Blog de Jamal Berraoui

« Ils sont fous ! » par ( Jamal Berraoui )

J’ai utilisé ce titre à plusieurs reprises. Ce n’est pas une fainéantise intellectuelle, mais une réalité lancinante. En tant que militant démocrate, je suis poussé chaque jour au scepticisme le plus radical par le comportement des politiques. Au-delà de mon enracinement idéologique, homme de gauche, libertaire, défenseur des égalités, je suis dans une posture où je crois que plus rien n’est possible. 

L’Islamisme, je l’ai affronté dès sa naissance, au lycée Mohamed V de Casablanca et j’étais de toutes les batailles physiques d’abord. Mais que le débat public dérape à ce point, c’est un danger pour mon pays, je n’en ai pas d’autre, je n’ai même pas de visa, je dis stop. 

Le chef d’un parti d’opposition a lié Abdelilah Benkirane à « l’Etat Islamique » et au « Mossad ». C’est caricatural, mais c’est un chef d’un parti qui a gouverné avec le PJD avant de le quitter. 

C’est de la folie furieuse. Abdelilah Benkirane était militant de la Jeunesse Islamique quand celle-ci prônait la violence, désignait Omar Benjelloun et Ali Yata comme des « cibles légitimes ». 

A la même époque j’étais convaincu que seule la lutte armée pouvait nous débarrasser de la dictature de Hassan II.

Que l’on accuse les mouvements Islamistes, y compris ceux qui se présentent comme acceptant la démocratie, de double langage, de liens avec le Jihadisme, parce qu’ils n’ont pas répondu à la problématique entre états-nations et califat, est un débat important, qu’il faut mener, qui exige « d’en avoir », parce que la lâcheté véhiculée par le « nous sommes tous musulmans » n’est pas de mise. 

Mais, il y a la réalité. Le PJD a été élu par ceux qui se sont rendus aux urnes, il s’inscrit, officiellement du moins dans le cadre des lois. Je suis un adversaire de ses projets. 

Qu’intellectuellement, il y ait des liens entre les nuances de l’Islamisme politique, c’est un fait. Mais faire de Benkirane un soutien de Baghdadi, ou un agent du Mossad est une terrible erreur. On ne construit pas une démocratie sur la calomnie, pour éviter le vrai débat, quel rôle pour la religion dans la société ? Benkirane est à son tour un mauvais musulman, cela peut faire sourire, mais  c’est la fin des haricots. On ne peut construire une démocratie sous la direction d’analphabètes totalement fous.

 
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