Tribune et Débats

Impact de l’Intelligence artificielle (IA) et de la technologie

Depuis quelques mois, l’humanité fait face à un nouveau Coronavirus, bien plus complexe que ses prédécesseurs, avec un taux de propagation «numéro de reproduction de base», presque le double de celui de la grippe normale. Près de 195 pays ont été touchés, l’OMS a déclaré une pandémie mondiale le 12 mars 2020.

Malgré les progrès de la médecine, de la pharmacie, et de la technologie médicale, cette maladie a défié tout le monde, a mis en évidence les limites de la science, a « verrouillé le monde », et a fermé les frontières, laissant une seule solution à l’humanité, celle connue depuis des siècles, à savoir, l’isolement et la distanciation sociale. Pourtant, et malgré la sensibilité et la difficulté de la situation, l’humanité mène une lutte courageuse et se penche sur la science du data et les technologies « new-âge » pour arrêter, voire seulement ralentir la propagation du virus. Ces technologies aident non seulement à lutter contre la pandémie de santé actuelle, mais aussi à renforcer notre capacité à gérer ce genre de crises de santé dans l’avenir.
Afin de faire face à l’épidémie, la Chine s’est penchée sur son socle de savoir technologique, pour combattre la maladie tout en assurant la continuité de la vie économique et sociale.

Travail à domicile «Télétravail»

DR Ghanimi Rajae, Médecin spécialiste en médecine du travail et pathologies professionnelles écrivaine et chercheuse. présidente fondatrice de l’association Hippocrate

Les géants de la technologie chinois, Alibaba et Baidu ont demandé à leurs employés de travailler à domicile, juste après la déclaration de l’épidémie. Dans tous les pays touchés par la maladie, le mode de travail a été chamboulé, pas de réunions face à face, moins de déplacements aux bureaux, moins de contact physique avec les collaborateurs, moins de papier, moins de bureaucratie. Plusieurs dirigeants à travers le monde se sont confinés, le Premier ministre canadien a été testé positif au Coronavirus, il a travaillé en autoquarantaine et a assuré une télégouvernance pour s’acquitter de ses responsabilités administratives, et aussi le Prince Charles et plusieurs personnalités politiques à travers le monde. Aujourd’hui, le Coronavirus nous a initiés aux bonnes habitudes, on a besoin que d’un ordinateur portable et d’une bonne connexion Internet pour accéder à notre serveur de bureau, travailler sur notre projet et obtenir les résultats souhaités. On peut utiliser des services en ligne pour les réunions à distance, les conférences Web et le transfert de fichiers entre ordinateurs. Le travail à domicile sera le fruit à récolter après cette crise, car il permettra d’économiser des espaces de bureau coûteux, de réduire les dépenses de transport, la consommation de papier et les fournitures de bureau et d’augmenter la productivité des employés.

L’enseignement à distance

En cette période de crise, les enseignants ont tenté de contourner les difficultés, de chercher une alternative à l’enseignement présentiel, parfois en ayant recours à des outils moins attendus que prévu, comme Snapchat, Facebook live, groupes Wattsup, voire même à créer une classe virtuelle, qui permet à un enseignant de donner des cours en visioconférence. L’autre volet, ce sont les ressources pédagogiques, avec des chapitres de cours pour les différentes matières. Les parents ont aussi montré une adhésion totale à cette métamorphose ponctuelle.

Les robots de stérilisation, livraison de nourriture et des fournitures

Certaines tâches hospitalières à risques ont été déléguées aux robots, puisqu’ils ne sont pas sensibles au virus, ils sont donc déployés pour effectuer le nettoyage et la stérilisation, la livraison de nourriture, la livraison de médicaments et pour réduire au maximum le contact interhumain. Les robots UVD de Blue Ocean Robotics, utilisent la lumière ultraviolette pour éradiquer de manière autonome les bactéries et les virus.

La Télémédecine

L’épidémie du Coronavirus a dopé la pratique de la télémédecine, c’est-à-dire la consultation d’un médecin à distance, par téléphone, ou via internet par webcams interposées. La majorité des médecins ont opté pour ce mode de gestion des consultations, afin d’éviter le contact avec les malades et des malades entre eux aux niveaux des structures sanitaires. Même les pays les plus sceptiques ont été obligés d’accélérer le dispositif juridique autorisant la généralisation de cette médecine à distance.

Biométrie virtuelle

Bien qu’elles soient éthiquement controversées, les solutions de reconnaissance faciale et de l’iris intégrées aux thermomètres infrarouges sont de plus en plus utilisées pour le dépistage et le repérage des personnes atteintes de Covid-19. Cette technique de biométrie virtuelle est également utilisée pour suivre les mouvements des personnes suspectées d’être infectées et les mettre en quarantaine.

Intelligence artificielle

Avec l’avènement de la science des données et des algorithmes d’apprentissage profond ou d’apprentissage automatique, nous sommes désormais en mesure d’accéder à des quantités importantes de données, collectées à partir des différentes sources d’informations. De la détection du Coronavirus à la tomodensitométrie, la recherche de contacts plus intelligente, le suivi de l’épidémie, l’analyse des données épidémiologiques, voire même des essais cliniques en un temps record. La recherche des contacts est impérative pour garantir que toute personne en contact étroit avec les patients infectés soit détectée, confinée et surveillée.
La technologie et l’IA peuvent accélérer considérablement le traitement des données nécessaires pour obtenir les informations, les réponses et les recommandations pour pouvoir gérer et combattre la pandémie du Covid-19, avec une précision meilleure que prévu.
Pourtant, les conséquences de cette vague technologique, qui a en apparence une finalité d’intérêt général (protection de la santé publique), devront être anticipées et clarifiées, ses dimensions doivent être délimitées et bien encadrées au préalable, notamment le système de collecte du DATA, celui de la reconnaissance faciale et la biométrie visuelle.

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