Commerce extérieur

Import /export. La fausse facturation commerciale coûte 60 milliards de DH par an au Maroc

En dix ans, la fausse facture commerciale au Maroc a atteint la barre des 600 milliards de DH, soit 60 milliards de DH par an. C’est ce qui ressort du rapport publié le jeudi 16 décembre par Global Financial Integrity, une organisation non gouvernementale basée à Washington. Les détails.

600 milliards de DH. C’est le montant des flux financiers illicites perdus par le Maroc entre 2009 et 2018. Une somme qui devient astronomique quand on calcule en termes de jours. Ainsi, c’est une moyenne de 165 millions de DH qui ont été perdus chaque jour pendant dix ans par le Trésor du Royaume. En cause ? Les fausses facturations réalisées par des acteurs économiques sur les opérations de commerce international (import et export). Ces données proviennent du rapport rendu public le jeudi 16 décembre 2021, par le Global Financial Integrity (GFI).

L’organisation non gouvernementale basée à Washington, et qui se focalise sur la traque des flux financiers illicites, à travers le monde, révèle en effet que certains importateurs et les exportateurs falsifient délibérément la valeur déclarée des marchandises sur les factures qu’ils soumettent à leurs autorités douanières afin de transférer illégalement de l’argent à travers les frontières internationales. Leur objectif : échapper aux droits de douane et/ à l’impôt, de contourner les contrôles de change et de cacher des bénéfices dans des comptes bancaires offshore.

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En surévaluant ou en sous-évaluant la valeur déclarée des importations ou des exportations, les commerçants déplacent illégalement des richesses à travers les frontières internationales en les cachant dans les paiements réguliers pour le commerce dans le système commercial international.

Selon le rapport qui a passé au crible 135 pays, l’activité de fausse facturation commerciale représente un défi mondial majeur sur deux fronts. Pour les autorités douanières et fiscales du monde entier, en particulier dans les pays en développement, elle reflète la perte de milliards de dollars de recettes fiscales non perçues liées au commerce chaque année. Sur l’autre front, la fausse facturation commerciale facilite les flux financiers illicites dans l’ensemble de l’économie mondiale.

D’après le document, les pays où les entrées illicites en dollars sont élevées sont la Chine (305 milliards de dollars) suivie de la Pologne (62,3 milliards de dollars), l’Inde (38,9 milliards de dollars), la Russie (32,6 milliards de dollars), et la Malaisie (30,7 milliards de dollars).

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L’organisation non gouvernementale basée à Washington, révèle également que la région « Moyen-Orient et Afrique du Nord » a perdu globalement 58,6 milliards de dollars américains sur la période de 10 ans que couvre son étude. Quant l’Afrique subsaharienne, la perte s’élève à 25,2 milliards dollars. Le rapport classe le Maroc à la 80 ème place au niveau mondial en matière de fausse facturation au commerce extérieur.

A noter que GFI a exploré l’ampleur de ce problème en examinant les dernières données commerciales internationales officiellement communiquées par les gouvernements aux Nations Unies afin d’estimer l’ampleur des activités de fausse facturation commerciale se produisant dans le système commercial mondial. « Nous avons analysé les données commerciales des 10 dernières années pour les 134 pays en développement pour lesquels il existe suffisamment de données disponibles dans la base de données Comtrade des Nations Unies pour identifier les discordances, ou « écarts de valeur », entre ce que deux pays ont déclaré concernant leur commerce avec chacun », explique GFI qui ajoute avoir examiné à la fois les échanges de ces pays analysés avec un ensemble de 36 économies avancées ainsi que leurs échanges avec tous leurs partenaires commerciaux mondiaux pour chaque année au cours de la période de dix ans de 2009 à 2018 afin d’identifier et de calculer les écarts de valeur trouvés dans le données officielles.

 
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