Alors que nous sommes face à des problématiques énormes on nous sort une histoire minable. Abdelilah Benkirane a profité de sa mission en Turquie, pour rencontrer des étudiants PJD, réunis dans une association présidée par le fils de Choubani, son ministre aux relations avec le parlement. Or, il n’y a rien de scandaleux dans cette affaire si… Benkirane a payé le déjeuner sur ses fonds personnels ou si l’association l’a invité. 

Tous les responsables politiques profitent de leurs déplacements pour tenir, dans leur temps libre, des réunions partisans et ce, dans toutes les démocraties. Un ministre qui assiste à une inauguration et qui préfère rencontrer des gens de son parti plutôt que de rentrer sur Rabat, cela ne me choque nullement. 

Le PJD, grâce à ses liens avec son homologue Turc, a réussi à créer une filière Turque, à en faire profiter les enfants de ses affiliés. Le PPS et l’UMT ont envoyé des centaines de marocains en URSS et en Europe de l’Est. Ils sont rentrés, en majorité, et ont servi leur pays. Dans ce cas-là aussi, ce n’étaient pas des filières ouvertes à la méritocratie, mais à la proximité avec les intermédiaires qu’étaient le PPS et l’UMT et de manière marginale l’USFP. C’est à la puissance publique, d’essayer de démocratiser ces bourses dans le cadre des rapports diplomatiques. 

Si Benkirane a payé la facture, sur le budget de son déplacement, il y a problème : celui du mélange des genres. Même si comparaison n’est pas raison, une ministre norvégienne a été virée parce qu’elle a acheté des couches pour 50 dh sur sa carte de ministre. Comparaison n’est pas raison parce qu’au Maroc, nous n’avons pas la même culture. Nous avons eu un ministre qui ne touchait pas de pots de vin, mais qui consommait énormément de chocolat aux frais de son ministère, des gouverneurs qui exigent du marché central de les approvisionner etc… 

Sur le plan des principes, je suis d’avis que Benkirane paye le déjeuner sur ses fonds personnels, peut-être sur son perdieme s’il en a un. De là à en faire un drame, je ne comprends plus rien. Si Benkirane avait choisi d’acheter de la soie à son honorable épouse, personne n’aurait rien trouvé à en redire. Même en mission, son temps libre et son argent lui appartiennent. S’opposer, et je suis opposant, ce n’est pas insulter injustement.