Business

Industrie Le Maroc, usine automobile de l’Europe

L’AMT fut l’occasion pour les opérateurs d’explorer les multiples opportunités d’affaires et de partenariats qu’offre le Maroc.

Plus de 150 opérateurs de l’industrie automobile mondiale et nationale s’étaient donnés rendez-vous les 22 et 23 novembre dans le cadre de «l’Automotive Meetings de Tanger». Un évènement qui leur a permis, entre autres, de recenser leurs besoins et d’identifier les opportunités d’affaires. De quoi consolider, sinon booster le tissu industriel local qui connaît depuis peu un trend haussier.

Organisée par l’Association Marocaine pour l’Industrie et le Commerce de l’Automobile (Amica), la troisième édition de l’Automotive Meetings de Tanger a, semble-t-il, tenu toutes ses promesses. En attestent les nombreux opérateurs présents,  issus majoritairement du secteur automobile. Un taux de participation en hausse par rapport aux éditions précédentes qui s’explique par l’essor industriel que connaît le Royaume, renforcé par la mise en service de l’usine de Renault à Meloussa courant 2011. Une plateforme qui poursuit sa montée en cadence, l’objectif étant de produire à terme près de 400.000 véhicules. Faut-il y ajouter l’usine de la Somaca à Casablanca qui connaît, elle aussi, un développement de son activité, sa cadence de production étant estimée aujourd’hui à plus de 50.000 véhicules par an. «En trois ans, Renault a augmenté son emprise commerciale en portant sa pénétration de marché à environ 36%. Plus d’un véhicule neuf sur trois circulant dans le Royaume est badgé Renault ou Dacia», a précisé Michel Faivre-Duboz qui vient fraîchement de céder son fauteuil de directeur général de Renault au Maroc à Jacques Prost. Ce dernier a par ailleurs précisé que «certes, la filière automobile dans le Royaume doit se baser sur l’ambition, mais aussi sur la lucidité», mettant en relief le contexte économique en Europe, notamment dans l’automobile, en proie à la crise. Pour autant, Renault au Maroc poursuit son tableau de marche industrielle, l’usine de Tanger travaillant à la finalisation de sa nouvelle ligne de production devant permettre prochainement la construction (après les véhicules Dokker et Lodgy) de la nouvelle Logan.

Une locomotive nommée Renault
Dans l’optique de promouvoir le développement du tissu industriel automobile, Renault en collaboration avec le ministère du Commerce et de l’Industrie a effectué courant octobre une réunion «d’éclaté de pièces détachées» afin de montrer à la trentaine d’opérateurs locaux invités, tout le panel de pièces existantes du constructeur nécessaire à l’intégration locale. Une initiative permettant à Renault d’étoffer son portefeuille de fournisseurs de rang 1 et 2 et donc d’identifier les opportunités d’intégration locale, actuellement de l’ordre de 30% et qui pourraient grimper jusqu’à 40%. Cela constitue surtout la possibilité pour les entreprises locales de s’inscrire dans le processus de fabrication des pièces exposées et de remplir des critères de sélection en matière de savoir-faire technique au regard du cahier des charges de Renault. Toujours est-il que la présence du constructeur a favorisé l’émergence de ces mêmes équipementiers, avec à la clé plus de 20.000 emplois créés. De quoi conforter l’action des Pouvoirs Publics qui accompagnent cette politique sectorielle dans le domaine de l’industrie automobile. «Notre stratégie de croissance s’articule autour de trois thématiques importantes : le développement d’infrastructures d’accueil industriel, celui des ressources humaines et les aides directes à la formation», a souligné Abdelkader Amara, ministre du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologies. Et d’ajouter : «au titre de l’année 2012, 12 contrats de convention d’investissement ont été signés pour un montant global de 1,8 milliard de DH devant générer plus de 4.000 emplois supplémentaires. Par ailleurs, d’autres projets d’investissements sont en cours d’examen».

Plusieurs constructeurs en lice 
Si de nombreux équipementiers se positionnent dans le sillage de Renault, ils pourraient également compter sur l’arrivée d’un autre constructeur automobile. «Plusieurs groupes internationaux s’intéressent au Maroc en tant que plateforme industrielle prometteuse. Nous sommes d’ailleurs en négociations avancées avec l’un d’eux», s’est exprimé Abdelkader Amara. Certaines rumeurs insistantes laissent entendre que Volkswagen pourrait s’établir dans la zone franche de Kénitra et y consacrer une ligne de montage de véhicules utilitaires. Ce qui est sûr, c’est que l’arrivée d’un autre constructeur permettrait un potentiel de business important et complémentaire s’agissant de l’intégration locale qui, du reste, ne serait assujettie à la seule présence de Renault.  «Faire croître les compétences, savoir s’unir avec les équipementiers locaux pour créer un réseau industriel valable, tels sont les objectifs que notre tissu industriel doit atteindre», a ajouté Hakim Abdelmoumen. Par ailleurs, le président de l’Amica a précisé qu’au terme de cette manifestation, une commission sera mise en place pour cibler parfaitement les attentes et les besoins des opérateurs de l’industrie automobile. Elle sera composée notamment, d’équipementiers et de sous-traitants, l’objectif étant pour ces opérateurs de débattre des opportunités et des faiblesses auxquelles ils sont confrontés. De quoi donner plus de visibilité au secteur automobile afin de soutenir sa croissance.

 
Article précédent

Retraite : La CIMR étoffe ses services

Article suivant

Just Fontaine fait entrer le Maroc au musée mondial du football