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Je suis partie pitcher à la Silicon Valley

San Francisco et sa célèbre baie dominent le monde en matière d’innovations technologiques. Ce petit bout de Californie, de 80 km de long, héberge les géants GAFA, NATU ainsi qu’un troupeau de quelque 80 licornes. Huit entreprises marocaines sont parties dans un « road movie » à la découverte de la côte Ouest des États-Unis, dans les coulisses de cet incroyable écosystème. Et à la rencontre de certaines stars de la technologie. Un Hollywood Boulevard 2.0.

Durant une semaine, du 13 au 17 novembre 2017, les entreprises marocaines ont enchaîné visites et rencontres. Au menu: « Advinsing, Mentoring, Networking, Pitching ». Un programme préparé en amont par Maroc Export et l’Association des sociétés de technologies (ASTEC). L’objectif selon le Centre marocain de promotion des exportateurs étant « de permettre aux entreprises nationales de mieux comprendre les spécificités, les contraintes et les attentes de l’écosystème de la Silicon Valley. Mais aussi pour prospecter et rencontrer les capital-risqueurs de Californie ainsi que de potentiels partenaires commerciaux ou technologiques ». Ce que confirme Fahd Mekkouar, Président de l’Association des sociétés de technologies (ASTEC) : « 61% des sociétés les plus innovantes technologiquement ont un pied à la Silicon Valley. C’est dire que c’est un must d’accompagner un certain nombre de nos entreprises à cette capitale mondiale de la High-Tech. Pour ce business trip, nous nous sommes appuyés sur le soutien de notre partenaire Maroc export pour préparer, conjointement, un programme que nous voulions sur mesure. En plus de l’accès à un réseau d’entrepreneurs et de mentors de qualité, nous avons insisté pour que les thématiques de la Big Data, la transformation numérique, la 3D ou encore les objets connectés (IOT) soient développées au quotidien lors de nos rendez-vous », précise Fahd Mekkouar, ajoutant que «les enjeux d’une telle mission s’inscrivent justement dans le cadre de la découverte des perspectives de ces grands thèmes d’avenir, et dont notre continent africain a besoin plus que tout ». Pour le président de l’ASTEC, ce voyage d’affaires aura également permis aux entreprises participantes «d’expérimenter l’atmosphère inspirante de la Silicon Valley, d’explorer une nouvelle façon de faire, de s’inspirer des best practices et business models innovants, mais aussi de travailler le pitch face aux investisseurs du plus gros marché des technologies numériques».

Un voyage professionnel, pas seulement !
Non, ce n’est pas un cliché ! La baie de San Francisco est bel et bien un Eldorado technologique. Et c’est bien ici que s’écrit le rêve américain du numérique. Plus qu’un constat, ce fut la première prise de conscience des participants. Et pour cause. Cette baie est le berceau des géants de la nouvelle économie, que sont les GAFA (pour Google-Apple-Facebook-Amazon), les NATU (pour Netflix, Airbnb, Tesla, Uber), les «licornes» que sont les 80 startups évaluées à plus d’un milliard de dollars, sans compter les milliers de startups émergentes. «Se rendre sur le terrain pour comprendre le fonctionnement et la réussite de la baie, profiter de sessions de mentoring et pitch, échanger avec le top management des startups à succès, telles que BotCube, JumpShot, Ebay, Airbnb, Malewarebytes, Servicenow… ou encore visiter des espaces de co-working et d’incubateurs avec présentation de leur fonctionnement tels que BootUP ou Parisoma…. nous a incité à faire face à un état d’esprit résolument unique, à penser différemment et à engager de nouvelles pistes de réflexion à même d’établir de nouvelles stratégies facteurs clés pour le développement de nos entreprises», se sont accordés à dire les entrepreneurs, en précisant que c’était surtout une expérience humaine enrichissante.

L’art du pitch
S’il y a bien une performance qui permet de capter le potentiel de la Silicon Valley, c’est celle du pitch. Quesaco ? C’est l’art de résumer une longue histoire en une phrase. En langage start-up, c’est présenter son entreprise de manière rapide et efficace, en se différenciant des autres ! Un challenge pour nos entreprises nationales, habituées à prendre leur temps pour expliquer dans le détail leur business plan. Au bout d’une semaine de contacts avec l’écosystème local, les participants étaient aux rendez-vous avec un pool d’investisseurs devant lesquels ils devaient présenter, en session individuelle, leurs projets de manière persuasive. Et surtout concise. Car le jury n’a pas le temps. Chaque entreprise a eu donc 3 minutes pour séduire en 3 slides son auditoire (équipe, solution, modèle économique). S’en sont suivies les réponses au pourquoi du comment, idée de prouver par les chiffres (avec des slides de backup) que ce qui est dit n’est pas du vent. Seul moyen de décrocher des fonds.

DNES à la Silicon Valley : Badya Khalid

 
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