Business

Jet Alu s’offre une PME française pour une bouchée de pain

En acquérant une PME française spécialisée dans la menuiserie aluminium, Jet Alu Maroc se garantit un marché certain. Cependant, il lui faudra redresser le résultat de cette entreprise qui a été rudement touchée par la crise. PAR MAR BASSINE NDIAYE


C
‘est pour une bouchée de pain que Jet Alu se paie la PME française, Leblanc SAS. Il n’aura déboursé que 110.000 euros, soit un peu plus de 1,2 million de dirhams seulement.
Le prix bas  s’explique à la fois par la taille de l’entreprise qui reste faible, mais aussi par les difficultés financières auxquelles elle aurait été confrontée à partir de l’année dernière. Touchée par la crise, cette société  par actions simplifiées (SAS), a dû se mettre sous la protection des dispositions de la loi française sur les entreprises en difficultés. En effet, à partir d’avril 2012,  la société n’a plus été en mesure de payer ses salariés et ses fournisseurs.

Ce repris juridique que lui avait accordé le tribunal de commerce n’a pas permis de redresser la barre.  Par ailleurs, le faible montant cache des enjeux assez importants pour Jet Alu qui a, ainsi, accès à un marché dans lequel les marges sont nettement plus confortables pour une entreprise marocaine, pour  peu qu’une partie des prestations soient réalisées dans le Royaume. Et s’il est vrai que des opérations comme la réalisation de façades ou la pose de fenêtre ne peuvent se faire qu’au niveau  local, les études par exemple peuvent facilement être délocalisées au Maroc. De plus, la supervision pourra toujours se faire via les équipes marocaines. Ce qui  En bref représente des économies substantielles pour que le résultat de cette société puisse être redressé. Il faut néanmoins, noter que l’investissement dans une société en difficulté ne se  limite pas uniquement au prix d’achat.

En effet, il faudra que Jet Alu injecte de l’argent frais dans cette boîte pour lui permettre de se redresser. Néanmoins, tout porte à croire qu’il s’agit d’une bonne  affaire. En effet, avant ses difficultés financières, la société Leblanc SAS aurait réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions de dirhams en 2011, pour un très  faible bénéfice. Mais, avec ses difficultés financières, son chiffre d’affaires a totalement fondu pour s’établir uniquement à 2,5 millions d’euros en 2012, pour un résultat forcément déficitaire. Pendant  ce temps, Jet Alu réalise une marge nette supérieure à 11%. Tout le challenge sera donc de mettre en place des synergies avec sa nouvelle maison-mère pour améliorer les marges  et retrouver son volume d’affaires avant la crise. ■ 

 
Article précédent

Les enjeux économiques du Marrakech Grand Prix

Article suivant

Sommaire challenge #410