Rapport

La Banque mondiale diagnostique le secteur privé du Maroc

L’économie marocaine enregistre de faibles performances, jugées décevantes en ce qui concerne création d’emplois, pourtant les taux d’investissement élevés, la Banque mondiale suggère une deuxième génération de réformes.

La Banque mondiale a récemment publié son diagnostic du secteur privé marocain intitulé « Créer des marchés au Maroc ». Ce rapport contient différentes recommandations pour une « deuxième génération de réformes » ayant pour but « la stimulation de la croissance du secteur privé, la création d’emplois et l’amélioration des compétences ». Car selon l’institution, ces derniers facteurs ont enregistré des résultats décevants.

Les indicateurs décevants de la croissance du secteur privé, de la création d’emplois et de l’amélioration des compétences constituent un paradoxe vu le taux d’investissement remarquable du Maroc considéré comme l’un des plus élevés au monde, avec une moyenne de 34% du PIB par an. Certains pays comme la Turquie, la Colombie et les Philippines enregistrent des taux de croissance similaires à celui du Maroc, mais leurs taux d’investissement sont largement inférieurs par rapport au royaume.  

Le Maroc est confronté à un taux de chômage de 10% impactant majoritairement les villes. Cela signifie que le pays a besoin de plus d’investissements du secteur privé pour créer des emplois et faire baisser ainsi les disparités régionales. A peu près un quart des jeunes entre 15 et 24 ans ne travaillent pas, ne font pas d’études et ne suivent aucune formation. Les mieux lotis opèrent dans le secteur informel, tandis que les deux tiers des travailleurs n’ont pas de contrat formalisant leur relation avec l’employeur et 78% n’ont pas d’assurance maladie.

Moins de 10 % de la population active occupe un emploi formel dans le secteur privé (2015).

La situation de l’investissement du secteur privé affiche une cadence stagnante ne dépassant pas 16% du PIB, soit 50% de l’investissement général, et ce tout au long de la dernière décennie. Ces investissements n’ont pas répondu aux besoins de création d’emplois et de l’exportation. Les nouvelles entreprises créées n’ont pas su concurrencer les entreprises établies et n’ont pas réussi à créer de l’emploi. L’agriculture et l’industrie manufacturière, tout comme le textile, ont perdu des emplois. A l’opposé, de nouveaux secteurs plus dynamique ont vu le jour et ont pu compenser ces pertes d’emplois, bien que la création d’emploi reste généralement faible, selon l’enquête effectuée sur 407 variantes d’entreprises dans les cinq régions les plus dynamiques du Maroc.

L’enquête effectuée à titre pilote dans la région de Casablanca-Settat démontre que le taux de survie des entreprises est faible, tandis qu’un quart des entreprises à Casablanca ne démarre pas son activité après la création et 50% des entreprises qui démarrent leur activité survivent après trois ans. Autre indicateur : sur les 64.000 entreprises enregistrées, environ 50% ont pu survivre et créer 249.000 emplois.

Nombre d’entreprises enregistrées par lieu d’implantation en août 2018. Source : office marocain de la propriété industrielle et commerciale

 
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