Economie

La CGEM met le cap sur l’export

Dans le cadre des Rencontres du Livre Blanc, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc CGEM, a organisé jeudi 2 juin une conférence sous le thème « Exporter du Maroc : Défis et Opportunités », l’occasion de débattre des mesures à mettre en place et des mécanismes à renforcer pour dynamiser les exportations marocaines.

L’événement a été marqué par un débat riche et productif sur les défis et opportunités à l’export, des actions entreprises et futures pour plus de compétitivité et de résilience pour les entreprises exportatrices marocaines, dont le NMD ambitionne de faire passer le nombre de 6.000 à 12.000 entreprises à l’horizon 2035.

Les avis des différents intervenants et experts ayant pris part à ce panel sont convergents quant aux leviers à actionner. Avec un potentiel de 120 MMDH à l’export, le Maroc doit tirer profit des évolutions au niveau mondial de la chaine de valeur, s’élargir à de nouveaux marchés, accompagner plus efficacement ses entreprises exportatrices, et développer une intelligence économique.

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Rahhal Abdelouahed, DG du Commerce au Ministère de l’Industie et du Commerce, a souligné l’importance des accords de libre-échange dans la dynamisation des échanges commerciaux. « La majeur partie des échanges mondiaux se font dans le cadre d’un accord préférentiel. Les développer nous a permis d’élargir notre marché et d’attirer les investissements. 80% de nos exportations se font dans le cadre d’accords de libre-échange », a-t-il souligné.

M. Rahhal a indiqué que le ministère a mis en place un écosystème de bout en bout pour l’accompagnement des opérateurs. « Nous avons mis en place un budget pour l’accompagnement financier des opérateurs. Nous avons aussi mis en place un programme pour accompagner les entreprises à la certification afin qu’elles puissent intégrer les marchés européens notamment. » M. Rahhal a également rappelé le potentiel encore très peu exploité du marché africain , soulignant qu’un projet logistique prenait place à cet effet « On est bien avancé sur une plateforme logistique au niveau de l’Afrique. Il y a un grand potentiel en Afrique et nous avons besoin d’être en place. »

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De son côté, Hakim Marrakchi, Vice-Président de la CGEM et Vice-Président de l’ASMEX, soulève un problème de « non compétitivité logistique ». « L’essentiel de nos importations se fait par conteneur et l’essentiel de nos exportations se fait par camion », a-t-il souligné. Sur les accords de libre-échange M. Marrakchi s’accorde sur la nécessité de les développer d’avantage « notamment avec les pays d’Amérique latine et d’Afrique. »

Selon lui, pour accompagner ce développement, il est nécessaire d’agir sur la fiscalité : « notre système fiscal n’a pas beaucoup évolué et ne tient pas compte finalement des accords de libre-échange pour faire de notre économie une économie vraiment ouverte », a-t-il déclaré, soulignant par ailleurs le besoin de recourir à plus d’ « intelligence économique ».

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Adil Zaydi, Président de la Fédération de l’Automobile, appelle de même à agir au niveau de la fiscalité pour encourager les entreprises marocaines à exporter, en préconisant « la suppression des taxes contre-productives, des taxes professionnelles, des taxes d’investissement, taxes de réserves foncières et de sécurité… ». Selon lui, la dimension « export » doit faire partie intégrante de la stratégie des entreprises marocaines. « Il faut qu’on arrive aujourd’hui à passer au « branding Maroc », qu’on arrive à toucher le consommateur. On a tout ce qu’il faut faire pour produire », a-t-il déclaré.

Pour Hicham Serghini, DG de Tamwilcom, il est essentiel de fournir à nos entreprises un accompagnement, qui ne soit pas seulement d’ordre financier, afin de les doter de la bonne information concernant les marchés potentiels, dont elles auront besoin pour faire le pas en toute confiance. Et d’insister sur l’importance de l’ « internationalisation de nos entreprises » : « Pour mieux exporter des fois, il faut des fois être présent sur le marché cible », a-t-il indiqué.

 
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