Les chroniques de Jamal Berraoui

Maroc. La faillite des municipalités

Pourquoi est-ce que les marocains ne se précipitent pas pour aller voter ? Et si on se posait juste la question de savoir est-ce que le vote du citoyen peut changer quoi que ce soit à sa vie quotidienne ?

A Casablanca, El Jadida, Mohammedia, de vrais mouvements de fond contestent la gestion municipale au niveau des routes. Partout dans le pays, les gens en ont marre de ces trous, de l’impossibilité de circuler, même pour les piétons, de cette incurie. Cela ne concerne pas une seule couleur politique, même si parce qu’il est à la tête des plus grandes villes du Maroc, c’est le PJD et ses majorités qui sont en cause. La politicaillerie ne nous aidera pas à trouver la solution. Nos municipalités sont défaillantes. Elles doivent assurer des services publics, le transport, les routes, l’édilité, mais aussi l’animation culturelle, ou la préservation du patrimoine.

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Notre drame, c’est que nous avons politisé à l’extrême les élections locales. Jamais un parti n’a présenté une liste avec un projet territorial. Une liste locale doit avancer ses propositions sur la mobilité, sur le respect de l’environnement, sur l’appel à l’investissement, sur la protection de l’enfance, au niveau de sa circonscription. Ce n’est jamais le cas. Nous verrons aux prochaines élections des listes qui proposent la réforme de l’éducation, la lutte contre la corruption, la réforme de la justice, la création de l’emploi. Or, aucune de ces questions ne relève des pouvoirs d’une commune locale. Les instances élues, tous partis confondus, ont d’énormes difficultés avec la gestion concédée, ne répondent pas aux besoins des populations en services publics et n’ont aucune communication inclusive.

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Pourquoi voter quand on sait que les élus, quelle que soit leur couleur, ne répondront pas à vos besoins, vos attentes ? C’est une vraie question. Le vote pour les législatives est peut-être politique. Les municipales sont différemment acceptées, et elles constituent l’essence de la démocratie.

 
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