Médias

La HACA insiste sur l’urgence d’innover les modes de régulation

Réguler les médias dans un contexte de transformation numérique rapide. Tel est le défi lancé par la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle ( HACA ) en organisant une Conférence Internationale, les 30 et 31 janvier 2020, à Rabat, et à laquelle ont été conviés plusieurs intervenants experts appartenant notamment au Réseau des Instances Africaines de Régulation et au Réseau Francophone des Régulateurs des Médias.

Dans presque tous les domaines, on constate un déphasage croissant entre les règles de droit et la réalité qui évolue à grande vitesse, et cela est évident en particulier dans le domaine des médias qui connaissent actuellement une  transformation radicale sous l’effet de la révolution numérique, d’où la nécessité d’intégrer l’urgence des impératifs d’adaptation aux nouveaux enjeux, voire d’envisager collectivement, au niveau mondial, une refonte des règles devant garantir la protection des libertés, tout en évitant les risques de dérive et d’aggravation des inégalités socio-économiques.

En effet, les risques liés à la digitalisation sont multiples et inhérents à l’extension massive de l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans presque tous les domaines. Les risques découlent aussi du fait que les grandes entreprises transnationales y voient un créneau juteux, source de profits. D’où l’urgence des États pour veiller à ce que cette transformation ne soit pas destructrice des valeurs démocratiques, ni source de déstabilisation et de conflits, aux niveaux intra-étatique et international.

Si les problèmes sont communs à toutes les formations sociales, voire identiques, les modalités concrètes pour les solutionner dépendent des conditions spécifiques à chaque société. Ainsi, dans les pays émergents, les médias sont exposés à un risque majeur de concurrence déloyale, risque lié au caractère transfrontalier des nouvelles technologies de communication et à l’absence de contrôle des principaux acteurs privés mondiaux qui détiennent un monopole de fait.

Au cours de cette conférence, tous les intervenants convergent pour une action urgente afin que cette transformation digitale en cours des médias soit une transformation à visage humain, protégeant contre toutes les dérives, contre notamment les discours incitatifs à la haine et à la violence, tout en favorisant la culture de la transparence et de la responsabilité. Une nouvelle éthique est de plus en plus indispensable à l’ère du numérique. 

 
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