Les chroniques de Jamal BerraouiSociété

La lumière au bout du tunnel

Mon père qui était un sage homme, formaté par la vie et les événements du siècle dernier, lettré, élève de Mokhtar Soussi, professeur de marine puis marin et donc ouvert au monde, me trouvait trop optimiste. Il a sûrement raison, j’en parle au présent parce qu’il m’habite, comme tous les miens disparus. Je suis convaincu qu’il n’y aura jamais de fin du monde, et que l’humanité trouvera toujours en elle les ressources pour sortir des tragédies, qu’elle contribue trop souvent à créer.

Le seul sentiment humain que je déteste, c’est celui de la peur, surtout quand il prétend dicter l’action. Je suis sur terre, en tant qu’humain, pour aimer, partager, m’émerveiller, espérer, pour moi et pour les autres, pas pour avoir peur, de la répression, de la pression sociale, du simple regard des autres, ou de la maladie qui fait partie de la vie. L’humain naît, se développe et meurt parce qu’il vit avec la maladie. Et rien n’y changera, ni les progrès techniques, ni la science. Nous vivons plus longtemps, en mauvaise santé, mais nous finissons par mourir et cela ne changera jamais. Cette histoire de coronavirus a mis en lumière 3 points noirs :

-L’humanité n’accepte plus le risque, réclame aux pouvoirs institutionnels de le bannir, oubliant que nous sommes les descendants de ceux qui ont combattu et terrassé les dinosaures.

-L’humanité a toujours le même réflexe détestable, celui du bouc émissaire. Parce qu’ils sont parqués, les travailleurs émigrés développent plus la maladie. Au Moyen-Orient, aux USA, en Australie, ils sont traités comme l’agent consentant du virus. Ce visage de l’humanité est hideux.

-Enfin la science aux mains du pouvoir financier, qui s’étripe devant les caméras pour négocier sa part de marché dans le financement de la recherche est pire que tout le reste. A force de tout financiariser, les humains ont oublié que nous sommes de pauvres être fragiles, qui naissent, se développent et meurent, et que ce destin commun fait de nous une communauté.

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Je reste optimiste et je pense même que nous réfléchissons collectivement à tous ces errements et que la politique, l’éthique vont évoluer dans le bon sens. Sinon cela sera pour la prochaine fois, à l’issue de la prochaine crise. Mon père avait raison, je suis un dangereux optimiste, ma seule réponse c’est que c’est ma manière de croire dans la race humaine, au-delà des mythologies.

 
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