Sport

La marocaine Inès Laklalech parmi l’élite du golf féminin

Parmi les énigmes de l’Univers, les réelles ou les plus farfelues, inventées pour faire causer le commun des mortels ou rire dans les salons, ou bien déjà, dans les cours de récréation du temps des enfances heureuses, il y en a une qui a résisté au temps et à la mémoire des hommes.

Pour gêner l’interlocuteur, on posait la question suivante : qui le premier est venu sur terre, la poule ou bien l’œuf ?  Si vous répondiez la poule on vous disait, alors c’est donc qu’il y avait un œuf en départ, d’où la poule est sortie …Discussion qui ne finira jamais mais qui nous a semblé pertinent de rappeler, non pour rire un bon coup mais pour clarifier les esprits de certains spécialistes de la chose sportive. En effet, l’exemple de la poule et de l’œuf si on le transposait dans la sphère médiatico-sportive, on trouverait que nos confrères journalistes s’arrangent toujours pour avoir le beau rôle. Ainsi du golf, sport qui continue de souffrir de préjugés catastrophiques.

Lorsque un golfeur, ou une golfeuse brise le plafond de verre et franchit les murs de la célébrité, nos confrères pris de court se lamentent sur le thème : « On n’était pas au courant, la F.R.M.G (Fédération Royale Marocaine de Golf ) ne fait aucun effort pour communiquer, ni pour mettre ce sport de riches à la portée des masses populaires ». Permettez-ici de nous instaurer avocat du golf, de ses dirigeants et de ses champions et de venir préciser que pour le golf, ses responsables font infiniment plus d’efforts pour convaincre les médias que ne le fait n’importe quelle autre fédération.

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Mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ni même regarder pour voir ce qu’il y a autour de lui. Le golf est un sport vieux comme le monde, ses origines au Maroc se perdent dans la nuit des temps, au tout début du 20ème siècle. On est en plein 21ème siècle et il est navrant de voir que les esprits embrumés continuent de dire que le golf est ceci ou n’est pas cela. Alors quand une pépite sortie du Golf Royal de Mohammedia s’apprête à conquérir le monde, les premiers étonnés sont nos hommes des médias et commencent à entonner leur refrain : « Personne ne nous a mis au courant, le golf est un sport fermé et ouvert juste pour certains »… etc etc …

Pourtant rien n’est plus faux et ceux qui ont eu le plaisir de s’intéresser à ce sport savent de quoi il en retourne. Le golf a existé avant l’avènement de la presse sportive, enfin de celle qui se pratique maintenant avec des camarades de plumes et de micros qui n’ont ni mémoire ni envie de voir ce qui se passe dans des clubs, pourtant ouverts à tous, mais que voulez-vous l’attrait du Raja et autre Wydad est plus attirant, peut-être. Et faire du populisme sous prétexte d’être populaire est plus facile que d’aller à la recherche de l’information. Car en fin de compte, c’est de cela qu’il s’agit. C’est là le travail du journaliste, s’informer pour informer.

Et parce que cela n’a pas été le cas de beaucoup voilà que ce mardi 21 décembre alors que la jeune marocaine Inès Laklalech a gagné sa place dans le L.E.T et ses prestigieux tournois où Inès  sera en « full category » c’est à dire en accès complet aux compétitions du calendrier mondial féminin. Sur les 128 golfeuses qui ont participé cette semaine à Madrid, seules les 20 premières ont pu se qualifier.

Sur les 128 golfeuses qui ont participé cette semaine à Madrid, seules les 20 premières ont pu se qualifier.

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Ines y sera en bonne compagnie mais sans sa copine Lina Belmati (24 ans) du Royal Golf de Dar Es Salam qui, elle, n’a pu franchir le « CUT » et n’a obtenu que la catégorie partielle qui donne accès à certains tournois du « LET ACCES » en 2ème division européenne. Deux jeunes marocaines parmi l’élite du golf féminin, non trois en comptant la championne bien connue Maha Haddioui native d’Agadir et qui connait bien les tournois mondiaux.

En conclusion, tout en montrant que la politique golfique du pays porte de très beaux fruits et qu’on peut vanter sa réussite économique, disons que coté médiatique, il y a eu de belles choses de faites. Et pour les confrères, en attendant que leurs esprits oublient les préjugés qui commencent à dater, souhaitons qu’ils aient la décence ou la reconnaissance de rendre hommage à leurs glorieux ainés, comme feu Kadmiri Ken, ou Mani Benjelloun, décédé en Août dernier et dont la revue mensuelle « Golf du Maroc » et le site, regorgent de documents et d’infos.

Sans oublier le pionnier Kamal Lahlou qui dès les années 70 en fondant la revue G.E.T (Golf, Equitation et Tennis) donnait une place de choix à une discipline sportive pour laquelle il s’est dévoué. Aujourd’hui, le golf avance à grand pas. L’avenir est prometteur comme le prouvent ses merveilleuses jeunes filles dont tout le monde désormais va entendre parler. Et bien malheureux ceux qui rateront le coche ou plutôt le « cut » journalistique.

 
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