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La RAM tranchera bientôt entre l’A380 et le B747-8

Aérien.  On devrait connaître incessamment le choix de Royal Air Maroc pour remplacer son vieux long-courrier B-747. En compétition : l’A380 d’Airbus et le B-747-8 de Boeing. par  Hassan El Arch

Royal Air Maroc pourrait bien s’offrir un Airbus A380, couramment surnommé «paquebot des cieux». L’annonce, faite déjà en décembre dernier, a été suivie récemment par le lancement d’un appel d’offres en vue de mettre en compétition le superjumbo européen A380 avec le dernier-né de l’américain Boeing, en l’occurrence le gros-porteur B-747-8. Finalité de cette compétition très relevée : doter la flotte de la compagnie d’une aéronef long-courrier de dernière génération, à long rayon d’action et à grosse capacité de transport, destinée aux dessertes stratégiques telles que la Mecque, la région du Golfe et l’Amérique du Nord.
L’appel d’offres, dont on devrait connaître bientôt le résultat, est censé permettre au transporteur aérien de substituer à l’actuel vieux Boeing 747 (opérant sur les lignes transatlantiques et celle du Haj) une machine moderne, moins polluante et plus économe en kérozène. L’A380 et le B-747-8 ont, chacun, des atouts technologiques et commerciaux que les deux avionneurs ont certainement à cœur à mettre en valeur à l’occasion dudit appel d’offres. Royal Air Maroc est censée prendre sa décision dans le sens que les pouvoirs publics estimeront le plus approprié, mais pour le moment rien ne filtre encore auprès de la direction de la compagnie…

Critères technologiques, commerciaux et financiers

Mais les critères ne sont pas seulement technologiques; les enjeux financiers sont aussi importants et le catalogue des deux constructeurs en atteste d’emblée. Chez Airbus, un A380 est valorisé à 394 millions d’euros (4,3 milliards de DH) tandis que Boeing vend son 747-8 environ 378 millions de dollars (3,2 milliards de DH). L’écart entre les deux niveaux de prix s’explique, en amont, par le coût de développement de l’appareil, mais aussi par les caractéristiques affichées par les deux avions, notamment la capacité de transport en configuration économique : plus de 500 sièges pour le B747-8 et près de 800 pour l’A380 (double pont).
L’avion qui va être retenu par Royal Air Maroc sera mis en service, en dehors des rotations du pèlerinage, sur diverses missions de transports officiels, quand il ne sera pas affecté sur des vols réguliers ou des vols vers la Mecque.
Rappelons que le constructeur européen Airbus multiple les opérations de séduction en direction des marchés potentiellement porteurs en termes de clientèle pour son superjumbo A380 ainsi que son tout dernier A350, un long-courrier bi-moteur surmotorisé, qui espère jouer les trouble-fêtes face au très médiatisé Dreamliner, le Boeing 787 dont la RAM, rappelons-le, a réceptionné son premier exemplaire le 3 janvier dernier puis le second le 11 avril suivant. Rappelons aussi que la compagnie vise à élargir sa flotte de 47 avions aujourd’hui à 105 d’ici à 2025, parmi lesquels 13 gros-porteurs (y compris le remplacement de l’actuel B-747) et cinq Boeing 787 Dreamliner déjà sur le carnet de commandes de l’avionneur de Seattle. La flotte des avions petits-porteurs comptera, pour sa part, 85 avions avec une possibilité pour de petits modèles de 100 sièges destinés à soutenir le développement du réseau moyen-courrier.

 
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