Finance

La Somed malmenée

La baisse de l’activité du BTP affecte sérieusement les résultats de Fénie Brossette, l’une des filiales de la Somed. Alors que la Société des fonderies de plomb de Zellidja, autre participation indirecte de Somed, risque d’aller en faillite.

L

es deux filiales du groupe SOMED (Société Morocco Emirati de développement) cotées à la Bourse de Casablanca, à savoir Zellidja et Fénie Brossette ont toutes réalisé de très mauvais résultats. Ce que les profits warning laissent apparaître une semaine auparavant, a bien entendu été confirmé par la publication des résultats. Concernant Fénie Brossette, on a eu droit à une baisse de 18% du chiffre d’affaires qui ne s’est situé qu’à 222 millions de dirhams au cours du premier semestre 2013. En valeur absolue, il s’agit d’un recul de près de 50 millions de dirhams. Alors que côté résultat, l’heure est au déficit qui atteint 16 millions de dirhams.

La société donne deux explications par rapport à cette baisse. Il y a bien entendu le recul de l’activité BTP qui est son principal client. Il faut notamment rappeler que même l’Etat avait ponctionné sur le budget d’investissement de plusieurs départements pour une somme de 15 milliards de dirhams. De plus, les mises en chantier dans le domaine de l’immobilier connaissent une légère baisse, ce qui ne peut qu’affecter l’activité de l’entreprise. A côté de ces facteurs exogènes, Fénie Brossette affirme avoir adopté une attitude prudente par rapport à ses clients. La société semble avoir peur des mauvais payeurs et aurait réduit ses crédits clients.

De plus, ayant adopté une stratégie de diversification, et d’extension de son réseau de distribution, la société a eu droit à une forte augmentation de ses charges d’exploitation. De ce fait, les 15 millions de dirhams de résultat d’exploitation du premier semestre 2012 ne sont plus qu’un vieux souvenir. Pour ce poste, la société affiche un déficit de 10 millions de dirhams. La direction de Fénie Brossette rappelle «l’ouverture de la succursale d’Agadir en mars 2013, notamment pour la commercialisation de véhicules de tourisme et la finalisation de la concession en juillet 2013 pour la commercialisation d’équipements et de véhicules industriels à Tit Mellil». De même, «pour le développement en Afrique subsaharienne, une filiale a été créée en Côte d’Ivoire et sera opérationnelle au cours du deuxième semestre 2013», affirme toujours le management de la société. S’agissant des résultats de Zellidja, ce n’est guère mieux. En attendant la publication des résultats, il faut se contenter de l’avertissement sur la baisse des résultats diffusés le 16 septembre dernier. Il n’y a rien de rassurant.

«L’évolution de l’activité de la société a été affectée durant le premier semestre 2013 par les difficultés qu’a connues sa filiale la Société des Fonderies de Plomb de Zellidja (SFPZ) dont l’activité est suspendue depuis juillet 2012», expliquent les responsables de la Somed.

En effet, ajoute-t-il, «SFPZ demeure confrontée depuis le début de l’année 2012 à une conjoncture très difficile, liée notamment à la rareté des matières premières aggravée par le changement de la réglementation relative à l’importation des matières secondaires».

Selon eux, «ces contraintes ont lourdement pénalisé l’activité de la société, engendrant ainsi des résultats déficitaires. Dans ce contexte et compte tenu des difficultés financières de SFPZ, Zellidja prévoit un résultat négatif lié essentiellement à la constatation d’une provision des avances accordées à SFPZ.»

Si l’avenir de Fénie Brossette ne semble pas compromis, celui de Zellidja l’est certainement du fait que sa principale participation à SFPZ risque bien d’aller en faillite. 

 
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