Interview

«La transition énergétique est une aubaine pour les entreprises»

Le Maroc accorde une importance majeure aux énergies renouvelables dans sa vision de développement à long terme. Les grands chantiers solaires ou éoliens en cours illustrent bien cette volonté de réussir la transition énergétique. Abdelkader Amara, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, décortique les enjeux liés à cette transition. 

Challenge. Où en est le Maroc aujourd’hui sur la question de la transition énergétique ? 

Abdelkader Amara. Quand on parle de transition énergétique, on n’est pas sur les mêmes paradigmes que dans d’autres pays. Pour le Maroc, il s’agit d’un passage progressif, graduel, à un mixte énergétique plus équilibré où nous aurons de plus en plus des énergies renouvelables. On parle donc d’une transition graduelle qui va s’opérer sur le long terme. Pour les années à venir, nous serons encore sur les énergies fossiles, mais nous allons introduire, de façon progressive, les énergies renouvelables. Et là, nous avons de grands projets solaires et éoliens en cours, et nous aurons également l’utilisation du photovoltaïque ménager qui vont aider le Maroc dans cette phase. Tous ces projets vont nous permettre d’atteindre, à l’horizon 2020, 42% de sources renouvelables dans le mixte électrique marocain. Toutefois, il y a des limites technologies, règlementaires, législatives et même régionales. Il est donc évident qu’il y a beaucoup de paramètres à prendre en considération. Le but dans les années à venir est de donner plus de place aux énergies renouvelables. C’est un objectif atteignable.

C. Quels sont les enjeux économiques liés à cette transition pour les PME nationales ? 
A.A. La transition énergétique est une aubaine pour les entreprises marocaines parce que ce passage aux énergies renouvelables signifie qu’il y a tout un soubassement industriel qui va être installé. Les PME marocaines doivent saisir cette opportunité. Pour ce faire, il faut que les entreprises se préparent à cette nouvelle phase, c’est-à-dire, qu’elles doivent commencer à s’intéresser au photovoltaïque, à leur conception, au montage, à l’optimisation, à leur ingénierie, sinon ce sont d’autres entreprises qui profiteront de cette opportunité. Il faut souligner que c’est un marché qui est en pleine expansion, aussi bien régionale qu’internationale. Rien n’empêcherait donc les PME marocaines d’acquérir ce savoir-faire, et à l’avenir, de le vendre aux pays subsahariens, puisqu’il est connu que l’expertise marocaine coûte beaucoup moins chère que celle d’autres pays. L’enjeu est important, parce que quand on parle de transition vers les énergies renouvelables, il est évident qu’il s’agit également de l’intégration industrielle, de la recherche/développement. Car, le but est de pouvoir intégrer chez nous cette dimension de recherche ciblée qui permettrait d’adapter la technologie internationale à nos besoins, et par la suite, de pouvoir l’exporter à des prix compétitifs. Le rôle de l’Etat est de pouvoir donner de la visibilité, et nous l’avons déjà fait à plusieurs reprises. Donc ces PME devraient évaluer le marché local, les marchés adjacents et mettre en place des joint-ventures avec des grands leaders à l’international etc. L’Etat ne peut pas jouer le rôle de précurseur dans ce sens, c’est au secteur privé de se projeter.

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