Spécial Fête du Trône

La zone Nord : un boom maîtrisé

La redynamisation du développement territorial dans la zone Nord a fait partie des priorités de l’Agenda Royal. Parmi les nombreuses initiatives royales on peut souligner trois grands projets structurants : le projet Tanger Med, le projet Mew West et le projet de la Rocade méditerranéenne.

>> Le projet Tanger Med 

Le projet Tanger Med est l’un des premiers projets initiés par le Chef de l’Etat pour relancer la dynamique de développement de la ville et de tout son arrière pays. Au-delà de son impact économique, le projet a une dimension géopolitique certaine puisqu’il opère un retour en force de l’Etat dans une zone longtemps laissée entre les mains de trafiquants et de contrebandiers de tous genres. Ce méga chantier frappe d’abord par son ampleur. Il correspond à la volonté royale d’ériger sur le détroit une plateforme portuaire, logistique et industrielle de premier plan, intégrée aux réseaux d’échanges internationaux. D’une capacité de 3 millions de conteneurs, qui sera portée à 8 millions à l’horizon 2016, le port Tanger Med, conçu pour recevoir les dernières générations des navires porte-conteneurs, est à la fois une plateforme destinée à l’activité mondiale de transbordement et une porte d’entrée sur le Maroc permettant d’accueillir les trafics liés aux activités d’import-export. Bénéficiant d’une situation géographique exceptionnelle, au cœur du Détroit de Gibraltar, le port Tanger Med garantit un accès direct aux grandes lignes maritimes Est/Ouest avec «zéro déviation» pour les navires. Son emplacement au point de rencontre entre Méditerranée et Atlantique lui confère en outre l’avantage de pouvoir capter les lignes Nord-Sud desservant l’Afrique et l’Amérique du Sud. Avec près d’un million de conteneurs manipulés dès sa première année pleine d’exploitation, en 2008 le port Tanger Med est venu confirmer la position stratégique et optimale du Détroit de Gibraltar sur le marché du trafic maritime conteneurisé. Le lancement des travaux de construction de Tanger Med 2, en juin 2009, grande extension du complexe Tanger Med, permettra ainsi de consolider sur le long terme le potentiel de Détroit et d’en faire un centre névralgique dans la carte mondiale du transport maritime de conteneurs.

Tanger Med 2, avec une capacité de 5,2 millions de conteneurs s’ajoutant aux 3 millions de conteneurs de Tanger Med 1, permettra par ailleurs d’ériger le complexe portuaire en un port leader en Méditerranée et Atlantique.

Le complexe portuaire Tanger Med, dont le développement s’étalera jusqu’à l’horizon 2015-2016, correspond à un investissement global de l’ordre de 35 milliards de dirhams (3 milliards d’euros) comprenant les ports Tanger Med 1 et Tanger Med 2, l’infrastructure, les superstructures et les équipements de l’ensemble des terminaux. Cet investissement aura été réalisé dans le cadre d’un schéma de partenariat rapproché entre secteurs publics et privés.

L’investissement des opérateurs privés des terminaux et des activités portuaires devra avoisiner in fine, près de la moitié de l’investissement global.

 >> Un projet à fort impact sur le développement territorial

Lors de la conception du complexe portuaire Tanger Med, les impératifs de développement territorial ont été placés au premier rang des préoccupations : ils ont ainsi fait l’objet d’une politique ambitieuse et résolue de l’Etat Marocain qui a investi plus de 20 milliards de dirhams dans les infrastructures d’appui permettant de connecter le port à son arrière pays.

Ainsi dès 2003, l’Etat a accordé une attention particulière à la réalisation d’axes routiers et autoroutiers permettant d’une part, la structuration du triangle Tanger Med-Tanger-Tétouan et d’autre part, l’intégration effective du port avec le reste des réseaux routiers et ferroviaires nationaux.

En mars 2008, l’entrée en service de l’autoroute Tanger-Tanger Med, d’une longueur de 54 km, à laquelle a été allouée une enveloppe de 4 milliards de dirhams, a ainsi permis de renforcer la compétitivité terrestre du port Tanger-Med. En juin 2009, a été ouverte la ligne ferroviaire d’une longueur de 48 km reliant le port Tanger Med au réseau ferroviaire national dont le montant d’investissement correspond à 3,5 milliards de dirhams.  

>> Le projet Med West d’aménagement du site de la lagune de Marchica

Lancé en juillet 2009 par SM le Roi Mohammed VI, le projet d’aménagement du site de la lagune de Marchica, est conçu dans le cadre d’une approche intégrée alliant aménagement du territoire, urbanisme, développement économique et social et environnement. Il constitue un levier majeur du développement du Grand Nador et promet de drainer des investissements qui seront orientés au profit d’un développement durable global et équilibré. Il s’agit donc d’un méga projet à grande valeur ajoutée, qui s’impose aujourd’hui comme un programme touristique et urbanistique d’exception. Il contribuera en effet à promouvoir le développement économique et social de la région à travers la création de la richesse, la promotion de l’emploi et la protection des ressources naturelles et de la biodiversité de la lagune. Dans l’ensemble, la lagune de Marchica, étendue sur un arc côtier de 25 km, abritera sept projets d’aménagement et de mise en valeur de sites touristiques sur une superficie de près de 2.000 hectares. Il s’agit de la Cité d’Atalayoun, la Cité des Deux Mers, la ville nouvelle de Nador, la Baie des Flamants, Marchica sport, les Vergers de Marchica et le village des pêcheurs. Les investissements mobilisés par ce grand programme, dans le cadre de partenariats entre les secteurs public et privé, porteront sur des projets d’hébergement résidentiel (13,63 milliards DH), d’hébergement hôtelier (3,34 milliards DH), d’équipements et services (3,12 milliards DH) et d’infrastructures (8,26 milliards DH). A ce titre, il est prévu la réalisation de golfs, d’espaces dédiés aux sports nautiques et équestres, d’unités hôtelières, de zones résidentielles et de ports de pêche et de plaisance. Sur le plan écologique, le parc ornithologique de Marchica qui consiste en la réalisation, sur une superficie de 74 ha, du plus grand parc aux oiseaux dans la région du sud de la Méditerranée, mobilise un investissement de 70 MDH et devrait attirer près de 150.000 visiteurs par an. Concernant l’aménagement urbain, il a été procédé durant l’année 2013 au réaménagement et de la réhabilitation de trois quartiers dans la ville de Nador, à savoir le quartier Bouarourou (31,442 MDH), le quartier Cha’ala (22,723 MDH) et le quartier Tirqa’a (Plus de 42 MDH). Par ailleurs, les villes satellitaires de Kariat Arkman et de Beni Nsar, situées sur la côte de la baie, bénéficient également de ce projet de réhabilitation avec, respectivement, des sommes de l’ordre de 30 MDH et 20 MDH. Tous ces projets généreront environ 80.000 emplois, dont 15.000 durant les phases de réalisation et 65.000 à leur entrée en activité. A cela, s’ajoutent les investissements indirects projetés pour les années à venir, estimés à quelque 17,58 milliards de DH. En harmonie avec les programmes stratégiques nationaux et régionaux, l’aménagement de la lagune de Marchica permettra avec le port de Nador West-Med et du parc industriel de Selouan, de renforcer l’attractivité et la compétitivité de la région en vue de drainer des investisseurs nationaux et internationaux. 

>> La rocade méditerranéenne : Un axe routier structurant à fort impact sur le développement territorial  

Cette rocade vise à intégrer l’Est à l’Ouest méditerranéen et à créer des synergies positives entre les deux méga projets: Tanger Med et Med West. Traversant toute la zone côtière nord du pays, cet axe structurant a pour objectif de relier la ville de Tanger à celle de Saïdia, en passant par Ksar Seghir, Fnideq, Tétouan, Jebha, Al Hoceima, Nador et Kebdana. Elle s’étend sur près de 507 km, dont 112 km d’autoroutes ou de voies rapides, 180 km de routes existantes qui ont été réaménagées et 300 km de routes nouvellement créées. La dernière section de cette rocade, longue de 120 km et reliant Jebha et Tétouan, a été réalisée sur 5 ans pour un investissement de l’ordre de 2,5 milliards de dirhams. C’était en septembre 2007 que le Souverain avait lancé les travaux de cet important projet qui contribue au désenclavement des populations des zones montagneuses et, au-delà, au développement durable des provinces du nord. Le tourisme, locomotive de l’économie nationale, en bénéficiera largement. La réalisation de cette route nationale permettra de réduire d’environ trois heures le temps du trajet entre Tanger et Saïdia. En effet , l’amélioration de la desserte routière permet de rendre accessible, plus de 200 km de plages, baies et sites touristiques, notamment la baie de Tanger, Ksar Seghir, Punta Ceres, Restinga, M’diq, Cabo Negro, Martil, Oued Laou, Targha, Bou Ahmed, Jnane Nich, El Jebha, Cala Iris, Tazarine, Bhar Sidi Driss, Arekmane, Ras Kebdana et Saïdia. Tous ces sites seront certainement plus fréquentés à la faveur de cette rocade. Ce qui va impulser un nouveau dynamisme économique à toute la région. Les provinces de Tanger, Tétouan, Chefchaouen, Al Hoceima, Nador et Berkane, vont voir leurs atouts économiques consolidés et renforcés puisqu’elles seront bien desservies par la rocade. C’est donc tout le littoral nord du Maroc, d’est en ouest, qui bénéficiera largement de cette infrastructure de qualité dont le coût est estimé à quelque 7,2 milliards de dirhams. La réalisation de la rocade devra contribuer à valoriser le fort potentiel touristique de la région en faisant de la côte méditerranéenne un pôle attractif de premier ordre. Il y a lieu de noter aussi que le tracé principal de la rocade comporte des ramifications pour desservir les plages et les villages de l’arrière-pays et comblera le déficit en infrastructures routières dont souffre la région du Nord. Ce projet structurant s’inscrit dans le grand chantier d’aménagement du territoire, en permettant notamment d’atténuer les déséquilibres territoriaux constatés dans la région, et le développement socio-économique et touristique, en assurant la liaison des centres d’activité maritimes (7 ports, 9 abris de pêche et 54 sites touristiques), en améliorant le rendement des ports sur la Méditerranée (ports de pêche et de plaisance) et en permettant de valoriser 200 km de côtes et de sites touristiques. La rocade est composée d’un ensemble de huit sections qui peuvent être identifiées avec des longueurs allant de 30 à 120 km. Lancé en 1997, le projet de la rocade méditerranéenne se trouvait en 2002 à ses premières phases de concrétisation. Seules des sections totalisant un linéaire de 80 km étaient achevées, à savoir Tanger-Ksar Sghir sur 30 km avec une enveloppe de 100 MDH, Saïdia-Ras Kebdana sur 20 km avec un coût de 29 MDH, et Ksar Sghir-Fnideq d’une longueur de 30 km et dont le coût s’élève à 120 MDH. Depuis fin 2002, le projet avait atteint sa vitesse de croisière avec la réalisation des sections reliant Tanger à Fnideq sur 60 km, Saïdia à Ras Kebdana sur 20 km, Ras Afrou-Ras Kebdana sur 92 km et Ajdir-Ras Afrou sur 84 km. Alors que toutes ces sections étaient ouvertes à la circulation, les travaux se sont poursuivis sur le tronçon Al Hoceima-Jebha sur 103 km, et en 2008, le dernier tronçon de la rocade reliant Jebha à Tétouan sur 120 km a été lancé. Ces trois projets structurants, Tanger Med, Med West et la rocade méditerranéenne sont liés les uns aux autres et participent d’une logique d’ensemble pour relancer l’économie de la région, désenclaver les villes, relier les territoires et créer des synergies entre l’Ouest et l’Est méditerranéen. L’axe Oujda Nador Al-Hoceima-Tanger devient ainsi un réseau territorial relié par un faisceau d’échange de biens et de personnes et articulé à l’économie nationale. 

 
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