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Lafarge Maroc prend le pari des énergies propres

Mohamed Jouhari, directeur industriel de Lafarge Maroc.

Le cimentier développe actuellement, des plateformes qui permettent de prétraiter et de conditionner des déchets industriels, de même que des plateformes de préparation de combustibles alternatifs à partir des déchets ménagers. Une première expérience pilote devrait bientôt être lancée. Le taux de substitution par des combustibles alternatifs, actuellement à 20%, va être porté à 50% à terme.
par Roland Amoussou

«Notre ambition, c’est que l’énergie que nous consommons soit de l’énergie verte ». Cette assertion du directeur industriel de Lafarge Maroc, Mohamed Jouhari, lors d’une rencontre avec la presse en fin de semaine dernière, parait bien paradoxale, quand on sait que le secteur cimentier pollue, de façon non négligeable, l’environnement. Mais, il faut dire que Lafarge Maroc a déployé un effort considérable ces dernières années pour réduire fortement son émission de CO2 dans la nature. Actuellement, le cimentier, qui détient quatre sites de production dans la Royaume(Bouskoura, Tétouan, Tanger et Meknès), a réussi à réduire de quelque 285 000 tonnes son impact CO2. Un résultat qui n’est pas le fruit d’un hasard. En effet, la filiale de la SNI et du groupe français Lafarge, a développé dès 2005 son propre parc éolien de 32 mégawatts pour son site de production de Tétouan, avec un investissement évalué à 500 millions de DH. Cela a permis au site de Tétouan de fonctionner à 70% avec de l’énergie propre de source éolienne. «De là, on s’est dit pourquoi s’arrêter en si bon chemin, alors qu’on a d’autres usines à Meknès, Tanger et Bouskoura qui pourraient suivre le même exemple», explique Mohamed Jouhari. Le cimentier a donc décidé de s’allier à Nareva, plutôt que d’investir pour construire de nouveaux parcs éoliens. Son partenariat, signé en 2011, avec la holding (100% détenue par la SNI) spécialisée dans les énergies renouvelables, lui permet d’alimenter jusqu’à 80% son usine de Bouskoura avec de l’énergie propre depuis l’été 2013. Cette année, Lafarge a conclu un autre contrat de fourniture d’énergie éolienne avec Nareva pour son usine de Meknès.

Une ruée vers les énergies renouvelables

Résultat des courses: 85% du total des besoins en électricité de tous les sites de production de Lafarge dans le Royaume sont d’origine éolienne. «Nous avons entrepris toutes ces démarches pour deux raisons. D’abord, parce que cela s’inscrit dans notre ambition et dans notre conviction de développement durable. Le progrès économique durable ne peut avoir lieu que si l’on respecte l’environnement. La seconde raison, est économique. C’est que nous à Lafarge Maroc, nous pensons qu’il n’y a pas d’antagonisme entre développement durable et efficacité économique » soutient avec fierté le directeur industriel Mohamed Jouhari. Aussi, faut-il souligner que depuis 2004, Lafarge Maroc s’est lancée dans un programme qui vise à substituer ses énergies calorifiques (notamment des coques de pétroles) par des déchets à forte teneur calorifique, comme les pneus usagés et autres. Dans ce sens, le cimentier est en train de développer des plateformes qui permettent de prétraiter et de conditionner des déchets industriels, de même que des plateformes de préparation de combustibles alternatifs à partir des déchets ménagers. Le management de Lafarge Maroc précise que ces deux projets sont actuellement en cours de validation au niveau du département de l’Environnement et des communes concernées. Une première expérience pilote devrait bientôt être lancée. Pour le moment, le cimentier est actuellement à 20% de substitution et prévoit à terme d’atteindre 50%. Mais toutefois, il faut souligner que Lafarge Maroc n’est pas la seule entreprise dans le secteur du ciment à choisir l’option des énergies propres. Ses concurrents, Holcim (même si les deux entreprises devraient bientôt fusionner), Ciment du Maroc(Cimar) ou encore la filiale de l’Italien, Italcementi, se positionnent également sur les énergies renouvelables pour couvrir une partie de leurs besoins en électricité.

 
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