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L’arrêt du crédit 0% impacte les ventes !

La morosité qui frappe le marché automobile dans le Royaume devrait-elle persister ? Si l’on en croit les opérateurs du secteur, la tendance baissière qui frappe une partie de la profession devrait s’accentuer au fil des mois. Sans compter que l’arrêt du crédit à taux n’arrange guère la situation.   

Le constat est amer : l’arrêt du crédit à taux zéro à fin avril dernier, a impacté la bonne santé du marché automobile des véhicules neufs dans le Royaume. A parcourir les dernières statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam), ce dernier a totalisé un net recul de l’ordre de -17 % de janvier à fin avril de cette année. Un net regain de forme qui devrait s’accentuer aux dires de certains professionnels, les chiffres du mois de mai devant à cet effet confirmer cette tendance baissière.

C’est le segment des voitures particulières qui a le plus souffert de cette situation puisque, toujours selon les statistiques de l’Aivam, il s’est vendu 10 765 unités seulement, soit un net recul de 49,3%. Faut-il préciser que le crédit à taux zéro, très prisé par les ménages marocains et jusqu’à peu disponible au sein des sociétés de financement de la place, a jusqu’alors contribué au bon développement des chiffres de ventes.

Toutefois, si cette formule de crédit leur a permis d’occuper une place de choix sur les marchés financiers, notamment face aux offres attractives des banques, la rentabilité  n’a jamais vraiment été au rendez-vous. Selon cet analyste financier, «le crédit à taux 0% n’était pas exempt de tous reproches. Celui qui y souscrit doit s’acquitter de frais de dossier élevés, associés à un montant d’emprunt supérieur au prix du véhicule affiché en concession. Soit, une pratique qui va notamment à l’encontre de l’article 102 de la loi sur la protection des consommateurs».

Réaction en chaîne

Une nouvelle donne dont les mécanismes ne sont pas forcément bien perçus par le consommateur. De quoi embarrasser également les opérateurs automobiles vis-à-vis de leurs clients, sachant que de nombreux dossiers de financement avaient été effectués durant le mois de mars et sont demeurés en souffrance.

«Suite aux nouvelles directives faisant état de la suppression du crédit à taux zéro, les clients ont vu leurs dossiers rejetés de facto, se retrouvant devant le fait accompli», nous explique ce responsable de marque automobile à Casablanca. Et de poursuivre : «C’est d’autant plus dommageable pour le client que cette nouvelle donne nous a contraints à revoir nos grilles tarifaires à la hausse, tout en préservant sur certains modèles des offres attractives pour le moins alléchantes». Et de conclure : «sans être pessimiste, l’exercice automobile 2019 nous réserve encore bien des surprises»

 
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Khalil Hichimi Idrissi, écrivain-journaliste

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