Blog de Jamal Berraoui

Lassant ( par Jamal Berraoui )

Depuis deux décennies, c’est toujours la même rengaine. La production télévisuelle lors du Ramadan est déviée par tout le monde. Forts des chiffres d’audience, les responsables maintiennent le cap. Si ce débat existe, c’est parce, durant ce mois, on nous oblige à rire marocain. L’exercice est souvent difficile, la qualité de la production n’étant pas des plus élevées. Il y a un véritable problème d’écriture qu’il serait injuste d’imputer aux télés, puisque c’est le cas aussi du cinéma.

Mais, on peut contester plusieurs choses. D’abord cette obligation de consommer marocain au nom de l’encouragement à la production nationale. En suite, la plage horaire réservée à l’humour, ou à ce qui est supposé être de l’humour, deux heures d’antenne, quotidiennes, c’est énorme.

Cette année la une a deux sitcoms utilisant les mêmes prétextes, une cohabitation forcée. Souvent les quiproquos à la base des gags sont les mêmes (les lettres se trompant de destinataires par exemple). La commission de lecture aurait pu éviter ces ressemblances abusives, surtout que les deux sitcoms sont programmés l’un à la suite de l’autre.

Enfin les mêmes acteurs monopolisent l’écran. Fadela Benmoussa par exemple est présente dans 3 sitcoms quotidiens, programmés sur la une. Dans le métier beaucoup parlent de népotisme, de relations « privilégiées » entre responsables, sociétés de production et artistes. Moi, téléspectateur, ce qui me choque c’est de voir les mêmes têtes, chaque jour, pendant un mois.

C’est finalement lassant d’avoir les mêmes débats chaque année, ce sont les mêmes articles que l’on lit, les mêmes réponses que l’on obtient. A mon sens, cela peut durer très longtemps, parce que l’on ne pose pas la bonne question.

Oui, il existe un public pour la médiocrité, la meure d’audience le prouve. Mais le rôle d’un média public, n’est pas de capter cette masse de téléspectateurs, en leur offrant un sous-produit à leur goût. La mission de service public, devrait au contraire inciter les responsables à participer à l’élévation du niveau général en haussant les exigences de qualité.

Sauf que cette question de mission de service public n’est précisée nulle part. Ni les cahiers de charge, ni la HACA n’en donnent une définition claire. Dans ces conditions c’est trop facile de taper sur les dirigeants des trois chaines. Leur réponse, invariable, c’est l’audience et les chiffres de pub, comme s’il s’agissait d’entreprises privées. Dans ce cas qu’ils ne fassent plus appel à l’argent du contribuable, cela serait plus cohérent.

 
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