Société

Le CESE appelle partis et syndicats à se réinventer

Le CESE qui a présenté, mardi à Rabat, les grandes lignes de son étude annuelle sur « Les nouvelles formes de protestation au Maroc » ainsi que les recommandations qui en découlent appelant au passage partis politiques à modifier leur discours pour une plus grande adaptabilité à l’audience cible.

Le CESE a prôné dans son étude la mise en place des Conseils Consultatifs récemment créés et l’élaboration d’un modèle de statut pour les régions définissant les modalités de mise en œuvre des mécanismes participatifs de dialogue et de concertation, outre l’adoption au niveau régional d’un mécanisme organisé de concertation et de dialogue participatif

L’instance a aussi insisté sur l’importance de l’utilisation du numérique comme levier innovateur et facilitateur de la démocratie participative (utiliser les technologies de l’information pour faciliter les procédures et encourager l’utilisation des mécanismes de démocratie participative, développer des outils numériques de consultation systématique des citoyens par les conseils consultatifs nationaux,…).

Dans cette étude au titre de l’année 2018, le CESE a également appelé à lever le niveau de conscience des pouvoirs publics et de la société civile au sujet de la démocratie participative en veillant à faire converger les perceptions à travers l’intégration des acteurs porteurs de nouvelles dynamiques (jeunes, blogueurs, faiseurs d’opinion…) au sein des instances de concertation nationales et territoriales.

Le CESE a, d’autre part, relevé, que les partis et syndicats sont appelés à se réinventer, en modifiant d’abord, le contenu de leur discours pour plus de pragmatisme et une plus grande adaptabilité à l’audience cible. Ils gagneraient également à accorder, dans leurs structures, plus de place aux compétences identifiées parmi les jeunes et les femmes et à utiliser les technologies de l’information et les réseaux sociaux pour élargir leurs audiences et renforcer leur pouvoir de mobilisation, ajoute la même source.

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Dans une déclaration à cette occasion, le président du CESE, Ahmed Reda Chami, a indiqué que les nouvelles formes de protestations reflètent l’intérêt accordé par le citoyen à la chose publique, d’où la besoin pour de nouveaux mécanismes permettant aux citoyens d’exprimer leurs opinions dans le cadre de la démocratie numérique, dont les pétitions électroniques.

Chami a aussi mis l’accent sur l’importance de l’utilisation de la technologie pour réaliser des sondages d’opinion lors des réalisations de projets de développement, rappelant que l’article 12 de la constitution stipule que les organisations non gouvernementales, contribuent, dans le cadre de la démocratie participative, à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des décisions et des projets des institutions élues et des pouvoirs publics.

Par ailleurs, l’étude s’est attardée sur le mouvement de boycott qui a ciblé certains biens de consommation en 2018 à travers une forte mobilisation au niveau des plateformes virtuelles et réseaux sociaux numériques.

A cet égard, le Conseil a recommandé le renforcement de la protection des droits du consommateur en lui garantissant des voies de recours à travers l’installation du Conseil consultatif supérieur de la consommation prévu par la loi n°31-08, en tant qu’institution indépendante chargée, notamment, de proposer et de donner son avis sur les mesures destinées à promouvoir la culture du consommateur et à augmenter sa protection.

Il s’agit aussi de mettre en œuvre le Fonds national pour la protection du consommateur prévu également par la loi n°31-08, en vue de financer les activités et projets visant la protection du consommateur, soutenir les associations de la protection du consommateur et simplifier les procédures d’accession des ces associations au statut d’utilité publique, afin d’accélérer leur constitution en Fédération Nationale de Protection du Consommateur.

Le CESE a aussi recommandé d’établir une collaboration plus poussée entre le Conseil de la concurrence, les associations des consommateurs et les organes de contrôle de qualité tels que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et l’Institut Marocain de Normalisation (IMANOR), particulièrement pour les produits de large consommation (alimentaires, pharmaceutiques,…).

L’objectif de cette collaboration serait de dénoncer et d’appréhender toute pratique commerciale, poussée par la quête de profit de la part de l’entreprise, mais qui se ferait aux dépens de la santé/sécurité du consommateur, à travers une dégradation de la qualité du produit et le non-respect des normes.

 
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