Les chroniques de Jamal Berraoui

Le danger du show ! [Par Jamal Berraoui]

Hassan II avait dit que les questions orales au Parlement se transformaient en cirque. Nous y sommes encore. L’altercation entre Ouzzine et Ouahbi est indigne. Alors que le sujet de la discorde est hyper important. Le député du Mouvement populaire a posé une question en Amazigh, le ministre de la Justice a refusé de lui répondre prétextant l’absence de traduction simultanée.

Cela pose une question fondamentale, celle de l’application de la Constitution de 2011 qui fait de l’Amazigh une langue officielle, non pas de second degré, mais au même niveau que l’Arabe, sans que l’on définisse s’il s’agit de l’arabe dialectal ou de l’arabe classique, qui n’est parlé par personne.

Ce débat qui a toute sa pertinence, aurait pu être posé, respectueux, avec des propositions législatives. Cela aurait permis au Maroc d’avancer sur un sujet où nous ne faisons que du surplace depuis 10 ans.

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Mais, les deux protagonistes ont préféré le bas de gamme. Monsieur Ouahbi a ramené Monsieur Ouzzine à sa mésaventure lors de la Coupe du monde du club, qui lui a coûté son poste, les enquêtes prouvant après qu’il n’avait aucune responsabilité.

Le député l’a attaqué sur une vidéo où il dit à un activiste « je suis en contact avec tous les services, je connais la couleur de tes chaussettes ». Déclaration plus que malheureuse, parce qu’elle remet en cause l’Etat de droit.

Si les hommes politiques persistent dans cette voie, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Le niveau de confiance va encore baisser et nous risquons un divorce encore plus grand entre les populations et les institutions.

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N’oublions pas que le Covid et ses implications sont toujours là, que des millions de Marocains souffrent, que l’inflation prend l’ascenseur alors que les salaires et les retraites sont bloqués. Les conflits sociaux menacent objectivement.

La qualité des hommes politiques est vraiment interrogée. Sont-ils à la hauteur des défis ? L’avenir proche nous le dira.

 
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