Fête du Trône

Le discours royal et les «automatismes bureaucratiques»

La raideur des procédures est en train de gripper la machine gouvernementale. Le déficit social relevé, dans des termes clairs, par S.M. le Roi Mohammed VI dans son discours du Trône a perturbé l’aisance habituelle des bureaucrates. Les milliers de douars vivant dans la précarité et l’isolement ne font pas partie des schémas et des montages financiers faciles. Les réunions tenues, ces derniers jours, au niveau gouvernemental tournent autour de l’enveloppe budgétaire à mobiliser, du contenu et des détails sur un rapport du ministère de l’Intérieur cité par le Souverain et rarement sur la méthode.
Les habiles parmi les membres de l’équipe gouvernementale se cherchent et pensent que l’INDH et ses procédures pourraient faire l’affaire. Les plus sceptiques se cantonnent dans les positions d’attentisme «gagnant» tout en scrutant le ciel électoral. Les novices de l’équipe veulent recalculer les soldes budgétaires au niveau des rubriques, et rares sont ceux qui se sont attelés au travail de fond. Si l’INDH a pu franchir le cap de la décennie, c’est par un engagement qui est allé au-delà des frontières des engagements sur les crédits ouverts et sur les taux de paiement ainsi que par une lutte contre le manque de convergence des politiques publiques dans la lutte contre la pauvreté.
Un douar pauvre et isolé a d’abord besoin d’une action publique organisée et vraiment déconcentrée. Notre réalité spatiale et la carte de distribution des lieux de vie de notre population dans les zones difficiles ne facilitent pas la tâche pour que les services publics puissent atteindre les points les plus reculés du pays, mais l’action publique est encore plus dispersée que notre géographie.
50 milliards de DH sont un montant important, mais les dégâts de notre gestion budgétaire sont plus importants. Ce que nous dépensons, en argent public, pour organiser des cérémonies et des voyages, pour mener des études sans valeurs ajoutées et pour édifier des infrastructures inutiles est plus grand que le coût d’une action réellement intégratrice au profit de celles et ceux qui vivent dans la difficulté. Nous venons d’adopter une Loi organique des Finances et le souci de coordonner l’acte de dépenser n’était pas au centre des discussions, ni au centre des dispositions qui vont révolutionner l’art de préparer des Lois de Finances. Et nous devons nous atteler à fonder les règles qui donnent un sens concret à l’art de réaliser des projets transverses avec efficacité.
En attendant la détermination des composantes des projets, le montage financier et la mise en place des unités d’exécution interministérielle, souhaitons que les 50 milliards de DH puissent être évalués en changements dans la qualité de vie de ceux dont les conditions ont poussé S.M. le Roi à jurer de les améliorer jusqu’au dernier souffle de sa vie.

 
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