Blog de Jamal Berraoui

Le droit à la résistance par ( Jamal Berraoui )

Dès la découverte des corps des trois colons enlevés Hébron, la machine de propagande sioniste s’est enclenchée. « Sauvagerie », « barbarie » sont les mots qui reviennent le plus souvent. En même temps, « Tsahal » a dynamité les maisons familiales des deux suspects. On trouve que c’est là des représailles normales. Or, c’est l’application d’un principe abject, rejeté par la civilisation, celui de la responsabilité collective. C’est le même principe qui permet à Israël d’emprisonner, en dehors de toute procédure judiciaire, 700 palestiniens, d’en tuer 80, dans le cadre d’une enquête où les suspects sont au nombre de deux, si cela n’est pas de la barbarie, du terrorisme d’Etat, alors Oussama Ben Laden était un Bisounours. 

Les trois jeunes étaient des colons, ils vivaient sur des terres spoliées. Un peuple occupé a un droit inaliénable : celui de résister. On peut discuter les méthodes, leur opportunité, mais tout en sachant que c’est au peuple palestinien et à nul autre de choisir ses moyens de lutte.

Il faut être insensible pour applaudir le meurtre de trois jeunes gens, même colons. Mais sans oublier qu’Israël tue des centaines de civils par an, qu’elle assassine des dirigeants politiques, y compris sur le sol d’Etats souverains, que c’est le seul Etat au monde où la détention sans poursuites judiciaires est légale, sous l’appellation détention administrative, le plus ancien détenu administratif l’est depuis onze ans.

 Tout cela se fait au vu et au su de la communauté internationale. Mais rares sont ceux qui osent le dénoncer, y compris parmi les ONG. C’est qu’il est risqué d’avoir la machine sioniste en face. Toute critique d’un Etat raciste, belliqueux fait de vous un antisémite, même quand vous êtes arabe et donc vous-même sémite. Cette occupation sémantique est une réalité établie.

Israël enterre, chaque jour, un peu plus d’illusion d’une paix autour de deux Etats, deux peuples. Au sein de son gouvernement, il y a un parti qui plaide pour l’exclusion de tous les arabes de la Palestine de 1948. Cela ne dérange aucun diplomate. Par contre, Hamas n’a pas le droit d’intégrer le gouvernement palestinien.

Si j’étais palestinien, je n’appuierais pas une lutte armée, sans issue, dans un rapport de force trop déséquilibré. Je plaiderais plutôt pour saborder ce que l’on désigne par l’autorité palestinienne et une désobéissance civile contre l’occupant. Mais je suis marocain, je ne peux que me limiter à soutenir les droits du peuple palestinien, à recouvrer sa terre, à assurer le retour des réfugiés et surtout à résister par tout moyen qu’il aura choisi.

 
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