Entreprises & Marchés

Le green business, une niche à développer

Auto-entrepreneuriat. Le potentiel est énorme, mais le cadre juridique ne suit pas. Il y a aussi un déficit de formations spécialisées par Roland Amoussou

Les professions vertes et « verdissantes» n’ont pas encore le vent en poupe au Maroc. Même si quelques exemples de réussite dans le green business, tels que l’entreprise Kilimanjaro Environnement spécialisée dans le recyclage des huiles usagées, ne manquent pas, il va sans dire que les métiers verts ne séduisent pas encore les jeunes marocains. Et pourtant, le potentiel y est. En Allemagne par exemple, 1,8 millions d’emplois au moins sont, aujourd’hui, caractérisés comme « emplois verts ». La valeur des services environnementaux s’est évaluée à environ 100 milliards d’euros en 2010 dans le pays. Aussi, ces trois dernières années, ces métiers qu’on appelle aussi « green jobs » ont connu une croissance de 50%, et d’après les prévisions, 500.000 nouveaux « emplois verts » devraient être créés à l’horizon 2020, selon des statistiques recueillies auprès de la représentation au Maroc de la GIZ, l’agence allemande qui s’occupe de la coopération internationale. Il faut dire que les défis actuels de la planète, parmi lesquels, la lutte contre le réchauffement climatique, les pénuries croissantes de matières premières et autres, ont poussé de nombreux pays à envisager le secteur environnemental comme alternative. En Autriche aujourd’hui, un emploi sur vingt est un emploi vert, et la tendance est à la hausse. Mais, le Maroc est encore très en retard, alors que ce n’est pas le potentiel pour développer cette niche qui manque.
 
Identifier et promouvoir les niches

Les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les écotechnologies, l’agriculture biologique, la gestion des déchets, le recyclage, les possibilités sont énormes. Selon Youssef Chaqor, DG de Kilimanjaro Environnement, rien que la filière Recyclage des huiles usagées peut générer plus de 8000 emplois au Maroc. Mais les conditions ne sont pas réunies. Les opérateurs déplorent en premier lieu le cadre réglementaire qui n’existe pas. Il y a un flou juridique qui ne favorise pas l’investissement, et alimente l’anarchie sur le terrain. A cela s’ajoute un déficit, ou carrément, une absence de formation dans les « filières vertes » au sein des universités marocaines. « Nous n’avons pas les petits métiers verts qui peuvent transformer la vie des jeunes. Et pour cela, il va falloir aller vers les universités, et intégrer des modules de formation sur les métiers verts», a souligné Hakima El Haite, ministre en charge de l’Environnement, lors de l’atelier organisé le 19 décembre sur le projet «Yes Green» à Rabat. «Il va falloir inscrire les métiers verts dans les politiques nationales, dans la stratégie de l’emploi et dans la stratégie industrielle», a-t-elle poursuivi, ajoutant qu’elle est actuellement en discussion avec le ministère de la Formation Professionnelle pour la mise en place d’un centre des compétences climatiques. «Il y a beaucoup de niches dans le domaine de l’environnement qu’on doit explorer. Nous devons les identifier et les promouvoir», a estimé Hakima El Haite.

 

 
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