Business

Le groupe El Alami rachète industube

La famille El Alami a racheté les 52 % des parts du groupe espagnol dans Industube. Elle détient ainsi à 100 % la société spécialisée dans la fabrication de tubes. Actuellement, l’heure est à la restructuration de cette entreprise qui a perdu de la vitesse. Et cela va passer par la reconversion de son activité.

13 millions de DH de pertes en 2010, de quoi décourager n’importe quel capitaine d’industrie. C’est en tout cas, l’argument qui a dû peser lourd chez le groupe espagnol Condesa lors de la cession des 52 % d’Industube, fin 2012. Le groupe El Alami, pour sa part, y aura cru en reprenant le contrôle à 100% d’une filiale qu’il compte inscrire désormais au cœur de sa stratégie. L’aluminium, principale matière première de la filiale phare du groupe, en l’occurrence Aluminium du Maroc, sera désormais au cœur du business d’Industube, jusque-là spécialisée dans la fabrication de tubes (conduite d’eau potable). Objectif : la maîtrise de la chaîne de valeur en faisant jouer la synergie entre Aluminium du Maroc et Industube. Cela se matérialisera à travers une réorientation progressive de l’activité de cette dernière. «Dans un premier temps, nous allons diversifier notre production à base d’acier pour nous orienter vers des niches plus rentables. Par la suite, nous comptons reconvertir l’activité d’Industube vers l’aluminium, une niche à forte valeur ajoutée», explique Mourad El Bied, directeur général du groupe El Alami. Comment en est-on arrivé là ?

Abdelouahed El Alami, président du Groupe El Alami.

Les Alami’s, des
investisseurs en acier

L’histoire d’Industube remonte aux années 2000, à une époque où l’acier était réputé par sa rentabilité commerciale. Le groupe El Alami avait alors décidé de se lancer dans cette activité, en partenariat avec le groupe français Vallourec. Sept ans après, en 2007, ce dernier fût cédé à Condesa. Suite à cette transaction, le groupe espagnol a donc repris le contrôle d’Industube pour profiter des bénéfices de celle-ci. Cela n’aura duré qu’un seul exercice. Car dès 2008, le cours de l’acier enregistre un fléchissement inattendu. Il est passé de 1.400 à 600 dollars. Résultat des courses : le stock de l’entreprise perd plus de 50% de sa valeur. Le cumul de pertes atteint, au gré des exercices est de 70% du capital social de l’entreprise en 2010. Face à une telle situation, les deux actionnaires se retrouvent devant un choix cornélien. D’une part, opter d’un commun accord pour un PV de cessation d’activité. De l’autre, s’accorder sur une augmentation de capital. La deuxième option aura finalement les faveurs des deux partenaires.

Une augmentation de capital est donc consentie pour absorber les pertes (13 millions de DH) et les ramener aux alentours de 4 millions en 2011. A en croire la suite des évènements, cette décision semble n’avoir que relativement emballé le groupe Condesa. Car en 2012, le groupe décide de quitter le tour de table de l’entreprise, pour faire place nette au groupe Alami. Sur la question, Mourad El Bied explique que la décision de Condesa n’a pas de lien direct avec les pertes enregistrées par la filiale. «A cause de la crise qui se propage en Europe et plus particulièrement en Espagne, Condesa s’est engagé dans un recentrage d’activité». Et de renchérir : «de notre coté, nous étions intéressés par la reprise», que nous sommes notamment très conscients que les pertes enregistrées par notre filiale ne sont pas dues à son résultat d’exploitation, mais plutôt à la dégradation de la valeur du stock. En somme, l’industriel marocain affiche sa confiance dans les perspectives de son tube aluminium. 

 
Article précédent

L'ONEE se rebiffe

Article suivant

L'Union de la gauche ou l'inaccessible rêve