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Le leader du ciment vacille

Le vent qui souffle sur le secteur du ciment n’a épargné aucune des entreprises étaient bien assises sur un confortable fond de commerce, pas même le leader Lafarge. En effet, l’effet des Ciments de l’Atlas s’est nettement ressenti sur l’activité 2012 du cimentier, filiale de Lafarge de la SNI.  

Au moment où le secteur a vu ses ventes reculé de 1,6%, l’activité de Lafarge plonge de 6,7% en termes de volumes. Et même si dans le secteur, personne n’ose parler de guerre des prix, la tension est très palpable chez les équipes commerciales qui consentent des réductions significatives sur les tarifs. Au final, la combinaison de ces deux facteurs réduit le chiffre d’affaires de Lafarge de 9,4% pour s’établir à 5,04 milliards de dirhams. Evidemment, cette compression des marges, a eu comme conséquence directe un repli de près de 18% de son résultat d’exploitation. Ce dernier n’est plus que de 1,95 milliard de dirhams. Les analystes qui en attendaient beaucoup plus ne cachent pas leur étonnement. En effet, les équipes de BMCE Capital Bourse par exemple prévoyaient 2,25 milliards de dirhams de résultat opérationnel pour une marge de près 43%. Mais, désormais, il va falloir compter avec le dernier entrant qui ne cesse de monter en puissance et qui projette de construire une nouvelle cimenterie à Nador. Il y a de quoi inquiéter aussi bien Holcim que Lafarge, mais également Ciment du Maroc. La question qui se pose est de savoir quand l’équilibre du secteur sera établi, quelles seront les nouvelles parts de marché. Aujourd’hui, Ciment de l’Atlas se prévaut de plus de 16% de l’ensemble des ventes avec une seule unité de production. Dans cinq ans, il ne serait pas étonnant qu’il s’accapare près du quart des ventes du secteur, ce qui correspondra en partie à du chiffre d’affaires en moins pour les trois cimentiers cotés à Casablanca. Quoi qu’il en soit, les fondamentaux de Lafarge s’en sont bien ressentis. Le résultat net consolidé a reculé de près de 24% pour s’établir à 1,27 milliard de dirhams. La marge nette du leader qui atteignait le niveau très confortable de près 30% a reculé de 4,7 points pour s’établir à 25,1%.
Pour l’heure, c’est comme si les cimentiers ont les mains liés et sont obligés d’attendre que la situation se tasse. Pendant ce temps, le nouvel entrant fait son petit bonhomme de chemin. ■

 
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