Economie

Le marché de la publicité reprend des couleurs

Le mois d’avril a été marqué par une reprise des investissements publicitaires par rapport au même mois l’année dernière. Même si tous les supports médiatiques ont pu bénéficier de cette hausse, c’est surtout la radio qui affiche une véritable croissance en termes d’investissements publicitaires.

Les chiffres communiqués par Imperium Media annoncent une hausse des investissements publicitaires, augmentation qui s’élève à 9% en une année, tous types de médias confondus.  C’est la télévision qui occupe cette année encore la première place en termes de recettes publicitaires ; 30% des fonds consacrés à la publicité reviennent au support télévisuel (même si elle affiche un léger recul de 1% par rapport à l’année passée). En deuxième place se trouve la radio, qui elle en revanche connaît un véritable essor.

L’ascension de la radio

Les budgets publicitaires consacrés au support radiophonique ont bondi de 25% en un an pour une part de marché totale de 18 %. Radio Mars et Médi1 affichent toutes les deux la plus belle croissance, avec toutes deux 10% de part de marché. Suivent ensuite Chada FM (9%), Medradio (7%), Hit Radio (4%), Medina FM (4%) et la Radio Nationale (4%). La radio est aujourd’hui un support très sollicité par les annonceurs marocains. Son succès ne se dément plus depuis la libéralisation des ondes en 2005 et l’apparition de nouvelles stations privées qui sont rapidement devenues très populaires.

La chute de la presse écrite

C’est en revanche une autre histoire pour la presse écrite : sa part de marché en termes d’investissements publicitaires est de 24% en avril 2013, contre 28% en avril 2012. Le trio de tête reste le même, ce sont trois quotidiens francophones qui concentrent les investissements : l’Economiste (10%), Le Matin (9%), et Les Inspirations Eco (environ 5%). Deux titres de presse arabophones, Assabah et Al Massae, obtiennent la quatrième et cinquième place (plus de 4%). A noter que le quotidien arabophone Al Akhbar de Rachid Nini détient environ 2% de parts de marché .
 Ces chiffres sont décevants pour le support papier : étant donné l’élargissement du nombre de supports et la montée en puissance de la presse arabophone, on aurait pu s’attendre à une hausse des revenus publicitaires pour le secteur. D’autant que la presse écrite offre aux annonceurs la possibilité de cibler les audiences qu’ils souhaitent atteindre. Les annonceurs attendraient-ils de confirmer la pérennité et l’audience des nouveaux titres avant d’y investir davantage en publicité ?

L’affichage, une valeur sûre

L’affichage est à la fois un support puissant et localisé : les secteurs de l’automobile (loin devant avec 8% de parts de marché), l’immobilier (3%), et les stations radio (plus de 2%) sont ceux qui s’y intéressent le plus. A noter que les entreprises d’événementiel commencent à investir de plus en plus le créneau de l’affichage, y voyant un réel potentiel. Il s’agit d’un classique qui offre une vraie visibilité s’il est placé stratégiquement. Il touche tous les publics même si son ciblage reste limité.

La reprise des investissements publicitaires est confirmée, mais aucune statistique ne peut prévoir leur croissance sur le long terme. Dans un entretien réalisé auprès de notre confrère « Les Inspirations Eco », Anouar Sabri, le Directeur Général d’Imperium Media, explique que les mois de mai et juin représentent des mois de forte pression publicitaire. Un autre vecteur va amplifier la croissance, c’est le ramadan : à lui seul, ce mois représente le double de la moyenne mensuelle d’investissement sur une année. Espérons à présent que la hausse est partie pour durer, et que les annonceurs audacieux sauront notamment appréhender le potentiel du marché publicitaire online à sa juste valeur.

On regrettera d’ailleurs l’absence du support web, à savoir ce que représentent la part de marché des investissements publicitaires sur internet. En effet, le Maroc compte près de 15 millions d’internautes en 2013, il aurait donc été intéressant de connaître les chiffres ; néanmoins, même sans données, l’on sait déjà que le secteur reste encore sous-exploité par les annonceurs. Dommage, car les atouts de la communication Online sont multiples : moins chère, plus ciblée, interactive et mesurable.

 
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