Aéronautique

Le Maroc totalement absent du marché florissant du démantèlement des avions

Près de cinq ans après l’entrée en vigueur de l’exonération de la TVA pour le démantèlement des avions, le Maroc a raté son objectif de se positionner sur le marché prometteur de fin de vie des appareils aéronautiques, malgré cette carotte fiscale et nonobstant les différentes incantations de nos dirigeants.

En effet, alors qu’on annonçait pour imminentes des implantations ici et là dans le Royaume, de plusieurs opérateurs étrangers spécialisés dans cette niche qui a connu un réel envol au cours de la dernière décennie, aucun projet n’a réellement vu le jour que ce soit (pour ne citer que les sites de projets dévoilés) à Zagora, dans la région d’Agadir ou encore Oujda où la RAM devait ériger un véritable cimetière pour avions sur un terrain de 1.000 hectares, dans la commune Ain Beni Mathar. Une situation d’autant plus déplorable, que la crise du Covid19 qui a frappé de plein fouet le transport aérien international en accélérant la mise hors service de centaines d’appareils à travers le monde, est une aubaine pour les démanteleurs d’avions qui se retrouvent avec un carnet de commandes bien garni sur plusieurs années.

Pourquoi un tel échec, alors que sur le volet aéronautique de fabrication des différents composants d’avions, soit un métier industriel plus compliqué, le Maroc a pu se frayer une place au soleil et devenir une terre d’accueil des équipementiers aéronautiques mondiaux ? Difficile d’y répondre dans l’absolu, mais il semblerait que la problématique du foncier y soit (encore une fois, hélas !) pour quelque chose, car un site de démantèlement d’avions requiert au bas mot plusieurs centaines d’hectares et nécessite de rester, quand même, proche des bassins d’emplois adéquats. Une martingale que les autorités locales qui ont essayé de jouer aux facilitateurs, n’ont pas su résoudre malheureusement.

Rappelons, que le démantèlement des avions en fin de vie (que les normes aéronautiques internationales situent aux alentours de 100.000 heures d’exploitation) requiert beaucoup de temps (jusqu’à 18.000 heures de travail en y incluant le temps de reconditionnement des pièces récupérées), mais avec la possibilité in fine, de recycler et revendre (entre autres) l’aluminium de la carlingue, ainsi que des métaux précieux utilisés dans différentes composantes dont par exemple, quelque 6 kg d’or disséminés dans certaines pièces spéciales. Un marché estimé à plusieurs milliards de dollars et qui est en pleine ébullition. L’association Afra (Aircraft Fleet Recycling Association), estime que le marché mondial du démantèlement des avions devra dépasser la barre des 1.500 avions mis hors service, rien qu’en 2021.

 
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