L'édito

Le Maroc, un pays debout [Par Jamal Berraoui]

Il est facile de traiter l’attachement des Marocains à l’histoire de « narcissisme historique », ou pire, de « nationalisme exacerbé ». Ce n’est ni l’un, ni l’autre. Les commémorations peuvent être instrumentalisées, c’est un fait, mais elles rassurent sur le devenir commun.

La bataille de Oued El Makhazine, n’est pas importante parce que 3 Rois y ont laissé la vie. Elle est importante parce que le Maroc a écrasé les deux superpuissances de l’époque, sans armée régulière. Les tribus rivalisaient pour être aux avant-postes. Cette bataille est le début de l’Etat-Nation marocain.

C’est ce qui explique qu’aujourd’hui le Maroc, avec un voisinage nocif, immature, qui n’a pas le même vécu historique, des défis géostratégiques importants, maintient son cap.

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Cela n’annihile en rien les critiques que l’on puisse avoir sur la gestion du pays. Les difficultés à faire émerger un projet sociétal solidaire, une gouvernance juste compréhensible, sont réelles. La construction démocratique, l’égalité régionale, sont très perfectibles. Mais ce pays tient, alors que d’autres, confrontés aux mêmes problèmes, se fissurent en mille morceaux.

Cette solidarité de la marocanité, cet enracinement de l’attachement national ne sont pas une assurance tout risque. Il y a d’abord, le premier défaut de la cuirasse : le système éducatif. Nos jeunes élèves ne savent pas que la France a mis 25 ans pour pacifier le Maroc et que les tribus de l’Atlas ont préféré le martyr à la colonisation. Comment perpétuer la fierté nationale quand les élèves ne connaissent pas leur histoire ?

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Il y a aussi les déficits sociaux qui sont dramatiques et qui minent la cohésion sociale. La réaction unanime face aux provocations des voisins prouve que ce pays est encore debout. Agissons pour maintenir la flamme.

 
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