Tourisme

Le N°1 mondial TUI préfère le Maroc à la France

Comme de nombreuses autres entreprises du secteur du tourisme, le N°1 mondial TUI a été particulièrement touché par la crise liée à la pandémie de Covid-19. Et le géant allemand doit faire des arbitrages. Hésitant depuis plusieurs mois à délocaliser TUI France au Maroc, il a enfin tranché en faisant du Royaume un pays clef dans son organisation.

Frappé de plein fouet par la crise sanitaire, avec 3 milliards d’euros de pertes en 2020, la poursuite de l’aventure du géant allemand du tourisme TUI était suspendue au feu vert de l’Union européenne à la recapitalisation du voyagiste par l’Etat allemand. C’est chose faite depuis le 4 janvier avec l’autorisation du projet de l’Allemagne de contribuer à hauteur de maximum 1,25 milliard d’euros à la recapitalisation du N°1 mondial du voyage dans le cadre d’un vaste ensemble de mesures d’aide.  Mastodonte allemand du secteur du tourisme de loisirs, TUI opère dans plusieurs États membres de l’UE. Mais aujourd’hui, il doit faire des arbitrages. Hésitant depuis plusieurs mois à délocaliser TUI France au Maroc, le géant allemand a enfin tranché. En effet, si depuis quelques mois sa branche marocaine a récupéré certaines activités assurées jusque-là depuis la France, le voyagiste a définitivement porté son choix sur le royaume.

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Cette délocalisation devrait s’accentuer : la filiale française du groupe a fini par subir un plan social massif avec la suppression de deux tiers des postes dans l’Hexagone. Sur le terrain, la branche marocaine de TUI devient une plateforme de services pour le compte du pôle Europe de l’Ouest du groupe, lequel englobe la France. Misant à fond sur le Maroc, TUI a ainsi externalisé vers le Royaume certaines de ses activités en Belgique. A noter que l’activité du géant allemand dans le Maroc est gérée par plusieurs filiale dont la Société d’investissement aérien (SIA), qui agit tout à la fois comme représentante de TUI Fly, agence de voyages et prestataire de sous-traitance (SAV, suivi des ventes, saisie informatique) des entités françaises et belges du groupe, via son centre d’appels à Casablanca. Celui-ci qui est appelé à grandir est dirigé aujourd’hui par le PDG de TUI France, Hans Van de Velde. Cette filiale marocaine du groupe TUI, était jusqu’à présent rattachée à TUI Belgique. Au Maroc, Hans Van de Velde est secondé par Abdelkader Hsi. Cet ancien DG de Jetairfly au Maroc est nommé directeur général adjoint de TUI au Maroc.

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Basée à Casablanca, SIA compte près de 250 salariés dont une cinquantaine gère des prestations pour TUI France. Selon une source proche du dossier, cette externalisation devrait représenter « une économie pour TUI France de 1,5 million d’euros par an ».

Poursuivant sa logique, le N°1 mondial du tourisme basé à Hanovre a parallèlement entamé la recapitalisation de ses hôtels au Maroc. Le premier établissement concerné par cette opération est sa filiale marocaine, notamment la Société d’investissement hôtelier Almoravides, qui vient d’être recapitalisée à hauteur de 5 millions d’euros, soit près de 55 millions de DH. A noter que cette société qui détient le Medina Gardens Hôtel de Marrakech, un établissement quatre étoiles avait bénéficié d’investissements en 2018 pour intégrer la gamme TUI Blue. D’autres recapitalisations sont à l’étude. Au Maroc, le géant allemand est le propriétaire du parc aquatique Aqua Mirage, géré par sa filiale tunisienne Magic Hotels, et de deux Club Marmara à Marrakech et Agadir, exploités par le Groupe Atlas Voyages, présidé par Othman Chérif Alami, par ailleurs président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Casablanca-Settat.

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