Les chroniques de Jamal Berraoui

Le pari de l’exécutif [Par Jamal Berraoui]

Aziz Akhannouch a été très clair. Le Chef du gouvernement a écarté la possibilité d’une loi de Finances rectificative et a promis de tenir tous ses engagements, en particulier sur le plan social et qu’il trouvera les moyens financiers pour le faire. Il n’y a pas de raison de douter à priori, de l’exécutif. C’est un discours devant le Parlement et donc d’une solennité certaine. Mais on a le droit de poser des questions.

Les finances de l’Etat proviennent de deux sources essentiellement : La fiscalité ou l’endettement. Pour les recettes fiscales on ne voit pas comment elles peuvent augmenter, alors que le taux de croissance attendu a fortement baissé. Reste l’endettement. Le Maroc n’a pas de difficultés particulières sur les marchés internationaux. Mais si les taux augmentent et la Réserve Fédérale américaine s’y prépare, le service de la dette sera plus important, le rapport endettement/Produit intérieur brut est un critère important dans la fixation des taux, or il va se détériorer.

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On ne répond pas aux effets de la crise. L’inflation est ce qui touche le plus les citoyens. Il faut reconnaitre que les marges de manœuvre sont très réduites, face à un phénomène mondial qui fait qu’une partie de l’inflation est importée. Mais l’érosion d’un pouvoir d’achat déjà faible. Ce problème social s’imposera dans les prochains mois, comme le sujet politique principal.

Grâce à son positionnement, le Maroc réussit à assurer ses livraisons dans tous les domaines. Mais l’industrie risque de souffrir de la pagaille logistique sur les marchés mondiaux. Beaucoup d’intrants sont indisponibles, par exemple les semi-conducteurs pour l’industrie automobile.

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Ces phénomènes ne sont pas conjoncturels et la guerre en Ukraine complique la situation. Leurs effets sociaux sont à craindre, surtout pour les populations les plus vulnérables. L’exécutif fait le pari de maintenir ses engagements. Est-il hasardeux ? L’avenir le dira. Mais il doit répondre rapidement sur la question du pouvoir d’achat s’il veut éviter des conflits sociaux à répétition. La classe politique dans son ensemble, est interpellée parce que les solutions ne sont pas d’une évidence absolue. 

 
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