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Le roi rappelle à l’Algérie le sens de l’histoire

Le discours royal du 06 novembre a tranché avec la tradition. Le chef de l’État a mis de côté le conflit autour de l’intégrité territoriale, les derniers succès diplomatiques du Maroc pour concentrer son propos sur les relations entre les deux peuples.

Le ton était fraternel, s’appuyant sur la communauté du destin, l’histoire millénaire et plus récente, les défis communs à relever. SM le roi Mohammed VI a répété que les relations ne pouvaient en aucun cas rester dans l’état actuel des choses, avec des frontières fermées depuis 1993.

Ce constat a été accompagné, dans ce discours, par une proposition pragmatique, celle de la constitution d’une commission mixte qui aurait pour mission de traiter tous les différends, de manière à préparer non pas uniquement la réouverture des frontières, mais aussi une véritable coopération au profit des populations et de la fraternité que l’histoire impose.

Politiquement, cela ne peut s’analyser que comme le choix du Maroc de mettre de côté le dossier du Sahara, qui suit son cours au sein de l’ONU, avec l’implication directe de l’Algérie dans les négociations à venir. C’est une position marocaine réitérée depuis plus d’une décennie, mais qui émane aujourd’hui du plus haut sommet de l’Etat.

La proposition du souverain va dans le sens de l’histoire, de la simple rationalité, du bon sens. La géographie étant immuable, nous sommes voisins pour l’éternité. Nos deux peuples ont la même culture mais aussi les mêmes défis. Certains, comme la lutte contre le terrorisme ou les risques liés au trafic migratoire, nécessitent une coopération tous azimuts.

Cependant, la question économique est la plus importante. Des études de l’Union européenne avaient noté, il y a dix ans, que si le Maroc et l’Algérie créaient une sorte de marché commun, les deux pays gagneraient deux points de croissance chacun. C’est tout simplement énorme.

L’Algérie a longtemps vécu sur la rente pétrolière qui lui assurait même des excédents budgétaires, au moment où les finances du Maroc étaient au plus bas. Ce n’est plus le cas.

La jeunesse algérienne a les mêmes besoins que celle du Maroc. Le taux de chômage y est aussi important, la faillite de l’école aussi partagée, les problèmes de l’habitat aussi prégnants. A cela s’ajoutent des questions culturelles, identitaires qui sont elles aussi communes. Dans la mondialisation, seuls les grands ensembles arrivent à s’en sortir.

C’est maintenant à Alger de réagir à l’offre marocaine. Les élites au pouvoir doivent se défaire de cette défiance contre le Maroc, qui fait de l’affaiblissement de celui-ci une option stratégique. Ce n’est pas la compétition entre les deux, mais la coopération qui va dans le sens de l’histoire. 

 
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