Tribune et Débats

Le test de Dakhla [Par Khalil Hachimi Idrissi]

Que garder de cette année 2021 ? Une question douloureuse. La pandémie a eu raison de toutes les joies et de tous les enthousiasmes nécessaires à la vie. Tout a été un peu oblitéré. Chacun ou chacune a déploré des malades, des êtres chers abimés ou des décès arrachés violemment aux siens. Sous cet angle c’est une annus horribilis.

Le fait que la pandémie dure ne doit pas nous faire oublier que nous avons en tant que peuple, en tant que pays, en tant que nation, fait montre d’une résilience exceptionnelle et que nous avons tous fait preuve d’une ingéniosité exceptionnelle. L’Etat, le gouvernement, ont pu retrouver quelques grâces auprès des citoyens en une symbiose dont on n’a pas vu l’équivalent depuis la Marche verte. Les décisions sanitaires prises par SM Le Roi dès les premières alertes du Covid-19 et les mesures anticipatrices qui ont suivi l’installation de la pandémie ont permis à notre pays de faire la différence, d’installer de vrais filets sociaux et d’engager une protection sociale concrète et durable.

Malgré ces contraintes rédhibitoires, un succès majeur a été enregistré sur le plan politique. Le Maroc a pu organiser des élections générales qui se sont soldées par une alternance au gouvernement qui consolide la démocratie marocaine. De l’avis de tous les observateurs, le Maroc a marqué là des points politiques considérables. Les islamistes du PJD ont quitté, par les urnes, les affaires après 10 ans de gestion pour céder la place à une coalition majoritaire de trois partis libéraux. Tout cela dans le calme et le consensus. Une autre preuve de la maturité démocratique marocaine.

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Sur le plan international proche, l’effondrement populaire du pouvoir militaire algérien continue de tirer vers le bas la région du Maghreb et de plonger ce pays dans le chaos. Le degré zéro de la démocratie a été atteint. La fraude ou l’abstention massive ont vidé toutes les institutions élues de leur substance. L’État lui-même est à la dérive. A la recherche d’un bouc émissaire, pour un échec de 60 ans de pouvoir sans partage, les généraux algériens, d’un autre âge, continuent à vouloir faire croire indument au peuple que tout son malheur vient du Maroc. Sans succès. Ce régime à bout de souffle ne peut plus tromper personne. 

Par ailleurs, contrairement à ce qui se passe avec la Grande-Bretagne, les USA et Israël, les relations avec notamment la France, l’Allemagne et l’Espagne n’ont pas encore retrouvé leur beau fixe espéré. On ne change pas de doctrine comme on change de chemise, c’est sûr. Mais si les intérêts supérieurs des nations priment, l’intendance doctrinale devrait suivre. Le dogmatisme ou la psychorigidité ne servent à rien. Nos amis historiques subissent, aujourd’hui, la rigueur et les affres de ce qu’on peut appeler le test de Dakhla. Y être ou pas. C’est le nouveau marqueur décisif, sincère, crédible et durable des intérêts supérieurs du peuple marocain.

 
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