Blog de Jamal Berraoui

Le vrai rôle de l’Etat par ( Jamal Berraoui )

Les tribulations autour de la fédération du football dévoilent un malaise sérieux qui dépasse l’événement. La démocratie est incompatible avec une ominprésence de l’Etat. C’est un point de vue que je défends depuis longtemps. Un ami internaute m’a interpellé en me demandant ce que je propose. Je lui réponds clairement.

Le sport d’élite est censé être une industrie du spectacle. Il doit trouver ses ressources, les gérer au mieux, offrir un spectacle attractif qui puisse avoir un intérêt pour les télévisions et les sponsors. Les équipes nationales quand elles perdent, dans n’importe quel sport, sont un échec pour ceux qui gèrent ce sport, pas pour la nation. Flageller, un ministre de la Jeunesse et des Sports, parce que le gardien de but n’est pas bon, ou parce que X a raté un pénalty, est une perversion de la démocratie. Ce n’est ni au Roi, ni au Chef du gouvernement, ni au Parlement d’assurer des résultats sportifs. Il se trouve que sous Hassan II, on a utilisé les Dolmy, Aouita, Achik comme des moyens de propagande. Nous en payons le prix, en ces temps de vaches maigres.

Nous construisons des villes sans aucun espace d’exercice physique. Le vrai rôle de l’Etat, c’est de permettre à tous les enfants de pratiquer un sport, si possible de leur choix. Ce n’est pas demain que le golf, l’escrime, le tennis ou encore le badmington seront des sports nationaux.

Le sport d’élite est financé par le budget de l’Etat et les établissements publics, à très forte quotité. C’est un scandale. Parce que nos enfants n’ont pas d’espace pour courir. Le sport d’élite ne peut réaliser des résultats sans l’élargissement de la base, c’est-à-dire le sport des masses. Or, le choix fait, c’est de compter sur les centres de formation étrangers pour nous fournir en internationaux. Ceux qui acceptent de porter nos couleurs, le font parce qu’ils sont barrés dans la sélection de leur pays d’accueil. Ce n’est pas une question de patriotisme, mais de carrière professionnelle à gérer.

De mon point de vue, le ministre des Sports n’a en charge que le cadre juridique de l’exercice du sport d’élite. Par contre, de manière transversale, l’exécutif doit assurer la possibilité de l’éducation physique à tous les enfants. Multiplier les terrains de proximité, les petites salles est un devoir de l’Etat. Financer à fonds perdus des sélections à la traîne sur le plan continental, on ne parle pas du niveau mondial, est imbécile. Donnez des espaces aux gosses et des Dolmy, Faras, Petchou, réapparaitront. Continuez sur cette voie et vous récolterez des résultats encore plus humiliants, en dépensant plus d’argent. Il n’y a aucune honte à repartir de zéro. A condition que l’on sache ce que l’on veut.

 
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