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Les centres régionaux d’Investissement : le renouveau attendu

La scène ayant regroupé le lundi 18 décembre 2017 le Chef du gouvernement, le premier président de la Cour des comptes et de grands ministres ressemble à une consultation entre chirurgiens avant de faire entrer le malade dans la salle d’opérations.

Unanimité autour du manque de performance
Le communiqué de la primature publié suite à cette réunion fait allusion à l’ensemble des rapports qui ont jugé, à l’unanimité, le manque d’efficacité des CRI. Et pourtant lors de leur création, ces institutions devaient être le moteur de la simplification des procédures, le facilitateur du démarrage des projets et l’acteur principal de l’attractivité des régions et d’assistance à l’investisseur. C’est dans ce sens que le message royal contenu dans le discours du Trône a été formulé. Investir c’est créer la richesse, l’emploi, le revenu et partant, une croissance de la consommation. C’est le sens de la politique et de son exercice dans les lieux où la voix porte au centre de la décision. Les CRI doivent être logés dans cette logique et être en permanence sous le contrôle évaluatif et réactif du décideur politique.

Les diagnostics ont été clairs et les CRI ont été décrits comme naviguant dans le sens de la complication des démarches et la disparition des vertus de la proximité. Bien plus, certains responsables de ces centres ont joué des rôles néfastes et se sont trouvés impliqués dans certaines affaires en relation avec le non transparence. Dans deux mois nous aurons un nouveau schémas de fonctionnement des CRI. Il est légitime d’espérer que le travail de la commission de haut niveau formée pour reformer ces centres puisse déboucher sur une réelle réforme.

Il faut lever le blocage institutionnel
Auparavant, les CRI étaient presque des structures relevant du ministère de l’Intérieur et s’apparentant à des structures d’autorité. Les 16 centres ont toujours fait partie du cérémonial de nomination des agents d’autorité et il est temps de passer à une autre logique privilégiant le professionnalisme et la reddition des comptes. Un reporting dynamique est primordial pour mieux auditer l’action des CRI d’une façon régulière et permanente.

Le blocage des investissements peut être causé par l’inefficience institutionnelle. C’est une constatation qui peut sembler illogique dans le cas du Maroc. Depuis des décennies, tous les gouvernements ne cherchaient qu’à simplifier les procédures pour permettre à l’investisseur de concrétiser son projet. Le bilan de 15 ans est jugé, par tous les analystes, de faible et le diagnostic de la Cour des Comptes est très explicite. Les observations de la Cour « ont permis de relever les anomalies qui empêchent ces Centres de remplir leur mission fixée par la lettre royale adressée au premier ministre en date du 9 janvier 2002 ». Aider à créer une entreprise et ne pas pouvoir agir avec efficacité dans l’accompagnement et l’aide aux investisseurs au niveau des régions bloque, par une bureaucratie pesante, les portes d’entrée dans la zone de la performance.

 
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