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Les marocains et leur rapport étrange à… la nourriture

Quand on est du pays du délicieux couscous, de la voluptueuse Rfissa et du légendaire tagine, on ne peut qu’avoir une relation très intime avec la nourriture. Les manifestations de cet amour passionnel sont visibles dans divers aspects de la vie du citoyen du plus beau pays du monde.

Toutefois, Il est intéressant de noter que le marocain n’est que rarement victime d’un surpoids aussi alarmant que celui qui étouffe cette obèse Amérique. Un mystère qui la fait pâlir de jalousie. Pour les plus perspicaces entre vous qui avanceraient l’argument des FastFood, je les arrêterais dans leur élan. Cette histoire de calories n’est qu’un complot. Le couscous du vendredi a plus d’effet sur mon corps et remplit plus mon estomac  que le plus garni des hamburgers. Je vois les nutritionnistes se tirer les cheveux mais je persiste et signe. La science peut se tromper mais mon ventre ne me dit que la vérité.

Avez-vous déjà visité le Morocco Mall pendant le week-end ? Outre la pollution sonore, les gens qui n’ont toujours pas compris qu’un centre commercial n’est pas un lieu de détente et les enfants qui croient que l’escalator est une attraction gratuite, il y a une constatation surprenante à faire. La foule est plus présente dans l’étage des enseignes de restauration qu’aux alentours des boutiques. Il faut savoir que pour le marocain, le pourcentage de sa satisfaction de sa sortie du week-end est proportionnel à la quantité de nourriture avalée. Le paroxysme étant atteint quand il peut se passer du dîner.

Dans une autre situation tout aussi invraisemblable et exclusivement marocaine,  on trouve que la réussite des fêtes, et surtout celles de mariages, est intimement liée à l’abondance de nourriture et la diversité des plats proposés. Vous avez beau organisé votre fête au complexe Mohammed V, l’animer par David Guetta et organiser l’entrée des mariés en parachute, ce poulet sous assaisonné et l’absence de desserts seront les sujets qui animeront les tables de vos invités pendant le mariage et même après. Personnellement je trouve que ce concept farfelu de fête de mariage est la plus grande opération de corruption qu’on peut faire dans une vie. Si passer une nuit à nourrir des gens en espérant être épargné de leurs commentaires cinglants n’est pas une corruption, que serait-ce ? Une action des Restaurants du cœur ?

Il faut aussi signaler aux futurs mariées que pour un marocain et en dépit de son niveau intellectuel et sa classe sociale, le talent culinaire d’une femme est un critère pesant qui la valorise. Ce n’est pas de la misogynie mais simplement une spécificité marocaine de plus dont la cause est connue cette fois. En effet si pour toute la planète les meilleurs chefs cuisiniers sont des hommes, pour le citoyen du plus beau pays du monde ces derniers sont bien loin derrière sa mère et sa grand-mère. C’est ainsi que la futur mariée devra se faire une place au cœur ( en passant par le ventre ) de son mari en concurrençant ces dernières dans un concours déséquilibré, puisque les paramètres d’un bon couscous par exemple ne sont pas universels, mais bien différents selon les régions et des fois même selon les familles.

Pour finir parlons du Ramadan, ce mois sacré qui, paradoxalement et contrairement à toutes les attentes, finit par laisser le marocain en léger surpoids. Alors que ce dernier est plongé dans une inactivité digne d’un tombeau pendant toute la journée, on serait tenté de croire qu’il est affaibli par le jeun, mais il n’en est rien. Il se prépare comme il le faut à dévorer une grande quantité de nourritures dans un laps de temps très réduit. Les repas d’une journée normale sont répartis arbitrairement sur les six heures qui suivent le Ftour. Comme atteint par une sorte de boulimie éphémère, il n’arrive plus à s’arrêter et enchaîne les plats, inventant même un nouveau repas à 3 heures du matin pendant lequel il ne trouve aucun mal à ingurgiter toutes les composantes d’un bon tagine graisseux. Je vois les nutritionnistes s’évanouir en lisant tous ces supplices que fait endurer le marocain à son système digestif. Je les épargne des autres exemples.

Avec toutes les spécificités qu’on est capable de trouver à notre Maroc, il ne serait pas surprenant que la science trouve un jour des spécificités à la physiologie des habitants de ce pays. Les scientifiques devraient s’y pencher très rapidement. La Marocologie, la science qui rationalise l’absurdité, tout en bravant toutes les lois et règles connues des humains.

 

 

 
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