Conjoncture

Les ménages tirent la croissance économique

L’arrêté des comptes nationaux, publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), fait ressortir une amélioration de la croissance économique nationale, se situant à 3,8% au  premier trimestre 2017 au lieu de 1,6% durant la même période de l’année 2016, soutenue particulièrement par l’important rebondissement de l’activité agricole.

Cette croissance a été tirée par la consommation finale des ménages et l’investissement dans le contexte d’une inflation maîtrisée et d’une augmentation des besoins de financement de l’économie nationale.

Une croissance économique soutenue par l’activité agricole     

Après une forte baisse de 9,1% durant le premier trimestre de l’année 2016, la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variationsComptes nationaux T1 2017 saisonnières, a augmenté de 12,1% durant la même période en 2017. Cette évolution s’explique par une hausse de 14,2% de l’activité de l’agriculture au lieu d’une baisse de 10,9% une année auparavant et par une baisse de celle de la pêche de 8,1% au lieu d’une hausse de 12,7%.

La valeur ajoutée du secteur tertiaire, de son côté, a affiché une croissance de 3% au lieu de 2,4% le même trimestre de l’année 2016.

À l’exception des services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale qui ont affiché une diminution de 1,1% au lieu d’une hausse 1,3%, toutes les composantes du secteur ont pu dégager des croissances positives de leurs valeurs ajoutées :

  • Les hôtels et restaurants avec 7,7% au lieu d’une baisse de 0,8%;
  • Les transports avec 4,8% au lieu de 1,4%;
  • Des services rendus aux ménages et aux entreprises avec 4,6%, le même taux enregistré l’année précédente;
  • Le commerce avec 4,2% au lieu de 3,4% ;
  • Les postes et télécommunications avec 3,5% au lieu de 6,5% ;
  • Les services financiers et assurances avec 2,7% au lieu de 1,1% ;
  • Les services rendus par l’administration publique générale et la sécurité sociale avec 1,9% au lieu de 0,7% ;

La valeur ajoutée du secteur secondaire, en revanche, a connu un ralentissement de son rythme de croissance qui, de 2% le même trimestre de l’année précédente, est passée à 1,7%. Ceci s’explique par une moindre hausse de la valeur ajoutée des activités :

  • De l’industrie d’extraction de 6,1% au lieu de 8,2% ;
  • Des industries de transformation à 2,3% au lieu de 0,9%;

et de la baisse de celle :

  • De l’électricité et eau de 0,9% au lieu d’une hausse de 1,2% ;
  • Du bâtiment et travaux publics de 0,4% au lieu d’une hausse de 3%.

Au total, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu, ainsi, une hausse de 2,4%, soit le même taux affiché au premier trimestre de l’année 2016.

Dans ces conditions, avec le net ralentissement de l’accroissement des impôts sur les produits nets des subventions à 3% au lieu de 8,8%, le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume s’est accru de 3,8% durant le premier trimestre 2017 au lieu de 1,6% une année auparavant.

Aux prix courants, le PIB a connu une augmentation de 4,1% durant le premier trimestre 2017. De ce fait, la hausse du niveau général des prix a été de 0,3% au lieu de 0,1% une année auparavant.

Une croissance soutenue par la demande intérieure et freinée par les échanges extérieurs

–           Une demande intérieure en augmentation

La demande intérieure a progressé de 4,8% au premier trimestre 2017 au lieu de 4,3% la même période de l’année 2016, contribuant ainsi pour 5,2 points à la croissance économique nationale au lieu de 4,6 points.

Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 4% au lieu de 3,4%, contribuant pour 2,4 points à la croissance au lieu de 2 points. De même, la consommation finale des administrations publiques a affiché une augmentation de 0,9% au lieu de 2,6%, avec une contribution à la croissance de 0,2 point au lieu de 0,5 point.

De son côté, l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variation de stocks) a enregistré une augmentation de 9,1% au lieu de 7,4%, avec une contribution à la croissance de 2,6 points au lieu de 2,1 points, durant le même trimestre de l’année précédente.

–           Une contribution négative des échanges extérieurs

Les exportations de biens et services ont affiché une hausse de 4,6% durant le premier trimestre 2017 au lieu de 6,3% une année passée, alors que les importations ont connu un accroissement de 7% au lieu de 12,5%. Les échanges extérieurs de biens et services continuent à dégager, ainsi, une contribution négative à la croissance, même moins marquée, se situant à -1,4 point au lieu de -3 points le même trimestre de l’année précédente.

Une hausse du besoin de financement de l’économie

Avec la hausse de 4,1% du PIB aux prix courants  et la diminution de 4,7% des revenus nets reçus du reste du monde, le revenu national brut disponible a progressé de 3,6%  au premier trimestre 2017 au lieu de 2,1% une année auparavant.

L’accroissement de la consommation finale nationale en valeur étant de 4,2% au lieu de 3,5%, l’épargne nationale s’est située, en conséquence, à 26,7% du PIB au lieu de 27,3% durant le premier trimestre 2016.

Compte tenu du net accroissement de l’investissement brut à 32,1% du PIB au lieu de 29,6%, le besoin de financement de l’économie nationale a été en augmentation, se situant à 5,4% du PIB durant le premier trimestre 2017 au lieu de 2,3% une année passée.

Comptes nationaux T1 2017 1

 
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