Paiement électronique

Les opérateurs de M-Payment creusent leurs pertes

Le business de mobile payment a décidément du mal à creuser son sillon au Maroc. En effet, trois ans après l’octroi des premières licences d’établissement de paiement par Bank Al Maghrib et l’espoir nourri par les premiers bénéficiaires de ces sésames, l’heure est au bilan douloureux.

En effet, la plupart des sociétés qui avaient été créées ad hoc pour s’attaquer à ce prétendu eldorado chiffré par Bank Al Maghrib elle-même à plusieurs centaines de milliards de dirhams, sont aujourd’hui encore lourdement déficitaires à commencer par Orange Money,  qui a cumulé près de 45 millions de dirhams de pertes cumulées (dont près de 16 MMAD au titre du seul exercice 2021) depuis sa création en avril 2019.

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Et malgré l’augmentation de capital opérée en 2021 par la maison mère qui a porté le capital de sa filiale marocaine de 55 à 60 millions de dirhams, les trois quarts du capital sont aujourd’hui déjà entamés. Ce qui devra nécessiter une nouvelle recapitalisation dès 2024, si la situation ne s’améliore pas. Aussi, avec un Produit Net Bancaire à peine inférieur au million de dirhams, Orange Money est encore très loin de couvrir ses charges de structures et frais variables, sans parler des investissements lourds engagés pour le démarrage des opérations en 2020.

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En attendant un véritable sursaut du marché marocain du m-payment à l’image du modèle kenyan ou rwandais (champions africains incontestés), les opérateurs de paiement qui numérotent actuellement les abattis, doivent impérativement revoir leur modus operandi pour l’adapter aux propres réalités du pays.

 
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