Economie

Les opérateurs marrakchis se frottent les mains

S’il est encore trop tôt pour chiffrer précisément l’activité touristique de Marrakech pendant cette saison estivale qui s’achève, les responsables du CRT (Conseil Régional du Tourisme) se félicitent d’une tendance générale à la hausse, malgré une légère baisse de 15%, constatée en juillet, due au ramadan. 

La saison touristique estivale a bien marché à Marrakech : pour le mois d’août –à partir du 9, date de la fin du ramadan-, il a été constaté que les hôtels affichaient quasi complets, les piscines et parcs aquatiques étaient bondés, et les restaurants assaillis, malgré la hausse de tarifs décidés par certains: à titre d’exemple, plusieurs hôtels 4/5 étoiles ont augmenté le prix de leurs chambres doubles de 800 à 1200 DH la nuit. Les données du premier semestre avaient déjà auguré d’un renversement de tendance et d’une reprise du tourisme à Marrakech qui semble sortir la tête de l’eau après les effets de la crise généralisée. Le cumul janvier-juin 2013 affiche en effet des taux de croissance de 21% en arrivées et de plus 17% en nuitées, toutes nationalités confondues, avec un taux d’occupation qui est passé de 44% pour le 1er semestre 2012 à 53% cette année, soit un gain de 9 points. Si Marrakech a bénéficié des difficultés rencontrées par certaines destinations concurrentes, la ville a mis les bouchées doubles pour diversifier et enrichir son offre (arrivée de nouvelles grandes enseignes internationales, nouveau palais des congrès, nouveaux produits, nouveaux golfs…). Les professionnels se sont également lancés dans des politiques de commercialisation et de communication plus agressives en concertation avec l’ONMT, comme une présence renforcée dans les salons internationaux spécialisés «tourisme », les work shop et les road show, sans compter les multiples opérations ponctuelles –la semaine gastronomique par exemple-, et une présence plus visible sur le web. Signalons aussi le retour en force du MICE, Marrakech ayant accueilli au cours de ce premier semestre des congrès d’envergure, celui de la Banque Africaine de Développement, le Congrès mondial de l’éducation à l’environnement, ou encore la conférence diplomatique des Nations Unies pour les non voyants. A l’exception du marché espagnol qui a régressé, pour des raisons de récession économique du pays, tous les autres marchés ont repris, y compris le marché interne qui affiche une croissance de 17% pour les six premiers mois. Au CRT, on cible désormais de nouveaux marchés dits émergents, tels que le Brésil, la Russie ou la Pologne. Priorité est également faite cette année au marché allemand avec un plan d’actions adapté, le développement de l’aérien –actuellement 20 vols entre Marrakech et différentes villes allemandes-, et d’autres projets qui surferaient entre culture et divertissement. En attendant les chiffres de l’été qui devraient confirmer une tendance générale positive, Marrakech poursuit la politique mise en place qui tente à rendre la destination de plus en plus attractive : élargissement des avenues et boulevards, création de rocades, nouvelles stations de taxis, aménagement de nouvelles voies pour les bus, aménagement ou rénovation d’espaces verts et l’ensemble des chantiers qui concernent la restauration et la valorisation des monuments historiques. Du côté de l’aéroport Menara, premier point de contact des touristes étrangers avec le Maroc, on n’est pas en reste : davantage de mesures de sécurité, installation de nouveaux équipements, affichage des tarifs de taxis à proximité des tapis de bagages, nouvelle salle d’attente pour les passagers d’affaires, création d’un espace jeux pour les enfants ou encore aménagement de passages spéciaux pour les personnes à mobilité réduite, les femmes enceintes et les familles avec enfants en bas âge. Optimisme donc, partagé entre responsables et acteurs du tourisme de Marrakech qui mobilisent toute leur énergie pour faire de la destination une priorité pour la saison post estivale qui commence et dont l’horizon semble bien s’éclaircir.

 
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