TPE

Les petits patrons suffoquent

La mauvaise conjoncture n’en finit pas d’impacter lourdement l’activité des TPE. Laissés-pour-compte, les petits patrons ne savent plus à quel saint se vouer. par Roland Amoussou

La situation n’est plus tenable pour les petits patrons. Ils souffrent et ne savent plus à quel saint se vouer. « Malheureusement, la situation est de plus en plus grave », concède un professionnel. Il faut dire que depuis 2015, la situation de ces petites entreprises, qui pourtant représentent plus de 90% du tissu économique national, ne s’améliore pas. La morose conjoncture aidant, la TPE a vu son activité lourdement impactée. Les TPE les plus touchées sont celles qui exercent dans le bâtiment, les services, l’événementiel. Le vrai problème, c’est que les autorités en charge du développement de ce secteur n’ont rien fait, malgré les promesses de l’Etat pour le développement du secteur des TPE », analyse Abdellah El Fergui, président de la Confédération des TPE. Il déplore notamment, les nombreuses rencontres infructueuses entre les responsables de la confédération et les autorités, et le fait que les petits soient abandonnés de toute part. « Nous avons présenté et déposé une feuille de route en décembre 2015 au ministère de l’Industrie, mais jusqu’à maintenant, rien n’a été fait. Nous n’avons pas reçu de réponses favorables », souligne le Président de la Confédération des TPE. Leviers de création de richesse et d’emploi, la très petite entreprise est laissée-pour-compte, et se retrouve donc seule face à ses difficultés. Selon Abdellah El Fergui, les autorités ont demandé à ce que Maroc PME s’occupe de la situation, notamment grâce à ses programmes d’appui.

Quelle solution ?
«Or, pour bénéficier de ces programmes d’appui de Maroc PME, il faut bien remplir certains critères comme le fait de réaliser un certain niveau de chiffre d’affaires. Du coup, nombre de TPE ne peuvent bénéficier de ce soutien. Sauf celles qui exercent dans le secteur industriel. Mais, combien sont-elles sur le total des TPE ? A peine 1%, et les 99% qui restent? », demande-t-il. Il y a un sérieux problème d’accès à des produits d’accompagnement pérennes en termes de formation à la gestion d’entreprise, de financement et bien d’autres, car il est clair que Maroc PME s’occupe principalement de la PME, fait remarquer un autre professionnel. Malgré le lancement en 2013 de la stratégie nationale de la TPE, qui visait à soutenir le tissu des TPE soumises à la taxe professionnelle, rien n’a changé. Face à cette situation qui perdure d’année en année, les petits patrons réclament la mise en place d’un fonds spécial qui s’occuperait de leur segment. La seule solution en vue pour sortir de cette galère: le palais Royal. En effet, les professionnels entendent s’en remettre à SM le Roi Mohammed VI. « Il ne nous reste plus qu’à aller frapper à la porte du palais Royal pour que Sa Majesté nous vienne en aide », affirme Abdellah El Fergui, qui explique que la confédération va déposer incessamment sa demande auprès de Sa Majesté. «Nous avons frappé à toutes les portes des ministères en vain, c’est donc la seule lueur d’espoir qui nous reste, car la situation est grave », conclut-il. n

 
Article précédent

Apple dévoile ses nouveaux iPhone

Article suivant

Le management commercial (iv): manager et motiver ses équipes