Les chroniques de Jamal Berraoui

Les questions éthiques posées par la pandémie [Par Jamal Berraoui]

De par le Monde, face au Covid, les populations se sont résignées à la perte de libertés fondamentales, que les pays aient choisi le stop and go, ou le Covid zéro, comme en Chine. C’est malheureux, mais les humains, dans leur grande majorité, acceptent toutes les atteintes à leur liberté, parce que la gestion par la peur a produit ses effets.

Mais là, nous dépassons le mur du son. L’éthique du corps médical craque. Le professeur Carmes, reconnu mondialement pour ses compétences, a été le premier à mettre le pied dans le plat. Il propose que ceux qui ne sont pas vaccinés signent une décharge où ils déclinent leur droit aux soins, s’ils sont atteints. On pensait à une position individuelle, ce n’est pas le cas. Une cinquantaine de réanimateurs ont publié une tribune allant dans le même sens, mais en posant des questions.

Lire aussi | Vaccin anti-Covid 19: Le délai pour la dose de rappel au Maroc passe de 6 mois à 4 mois

Est-il juste de reporter l’opération d’un cardiaque, d’un déficient rénal, d’un cancéreux, totalement vacciné, parce que les lits sont occupés par des malades du Covid non vaccinés ? Ce n’est pas aussi révoltant que cela puisse paraître, en tous cas pas pour tout le monde. Mais les médecins ne sont-ils pas engagés à soigner tout le monde sans distinction avec la même empathie ?

Ce discours est entré en politique, en Europe, plusieurs partis réclament que les non vaccinés ne bénéficient plus de la protection sociale. On entre dans quelque chose d’incontrôlable, sans parler de dictature sanitaire.

Lire aussi | Protocole d’accord pour promouvoir la fabrication locale des dispositifs médicaux

Est-il éthique d’imposer aux 12-17 ans un pass-sanitaire pour accéder aux loisirs et aux sports, si précieux pour leur bien-être, alors que les tentatives de suicide dans cette catégorie d’âge augmentent ? Est-il même éthique de leur imposer le port du masque, alors qu’ils ont une propension naturelle à l’enlever, parce qu’ils le ressentent comme une prison ?

Cette gestion par la peur tend à cacher le drame de l’humanité. Le libéralisme a fait de la santé une marchandise. Dans tous les pays, on se rend compte que les institutions sanitaires sont insuffisantes, les professionnels à bout, mais on préfère culpabiliser le peuple. Toute ressemblance avec le Maroc est sûrement fortuite, enfin espérons-le.

 
Article précédent

Guides touristiques. Le Gouvernement valide de nouvelles mesures d’accompagnement

Article suivant

Omicron. La date du 3 janvier maintenue pour la rentrée scolaire en dépit de l’augmentation des cas