Economie

Maroc. Les signes de reprise

Bonne campagne agricole, opération Marhaba au profit des Marocains résidant à l’étranger, campagne de vaccination bien avancée, le contexte est globalement favorable pour une bonne reprise. Les principaux indicateurs sont au vert. C’est notamment le cas de l’investissement, de la demande intérieure, de la position de change bancaire, de la consommation d’énergie électrique, des ventes de ciment, des télécommunications (…). C’est là une belle transition favorable à la nouvelle équipe politique qui devra émerger du processus électoral lancé.

Les importations des biens d’équipement ont connu une hausse de + 11,5%, à fin juin 2021. C’est aussi le cas des recettes des investissements directs étrangers (IDE), avec + 13,7% pour la même période. L’investissement budgétaire s’est accru de + 8,5%, avec une atténuation du rythme de baisse des crédits à l’équipement (- 2,8%, à fin juin 2021, au lieu de – 4,9%, un mois auparavant). La demande intérieure, principal facteur de résilience pendant la crise sanitaire, connait un regain de vigueur de la consommation des ménages, au 1er semestre 2021. La bonne campagne agricole, la création de 215 000 emplois rémunérés, au cours du 2ème trimestre 2021, la reprise des crédits de consommation, avec + 1,6%, à fin juin 2021, et la bonne tenue des transferts MRE, y ont beaucoup contribué.

Lire aussi | Intelligence géostratégique. Un nouvel axe mondial, en voie de cristallisation [Par Mehdi Hijaouy]

Cette tendance devrait se poursuivre au cours des mois prochains, avec notamment les dépenses inhérentes à la rentrée scolaire. L’amélioration de la position de change bancaire se poursuit et dépasse 8 MMDH pour la période du 12 au 18 août 2021, d’après Attijari Global Research (AGR). Ce qui reflète surtout l’évolution favorable des recettes MRE durant la saison estivale qui a suivi l’opération Marhaba. L’écart entre le cours de référence et le cours central du dirham demeure stable, à – 4,96%. « Les spread de liquidité du dirham résistent à des niveaux proches de la limite inférieure de sa bande de fluctuation » (AGR).

Par ailleurs, l’évolution des indicateurs de l’activité du secteur de l’énergie électrique traduit un raffermissement important, au cours du 2ème trimestre 2021. La production de l’énergie électrique a augmenté de + 15,5% au 2ème trimestre 2021, contre  + 0,7%, au 1er trimestre 2021, et + 11,7%, un an auparavant, pour la même période. Cette progression concerne aussi bien la production privée (+ 7,2%) que celle de l’ONEE (+ 11,3%) et celle des énergies renouvelables, principalement le solaire (+ 6,6%). Les ventes de ciment, indicateur significatif dans la reprise économique, surtout pour le secteur des BTP, ont enregistré une hausse de + 17,7%, à fin juillet 2021, après un repli de – 19,5%, pour la même période, en 2020. Autre indicateur non négligeable pour apprécier l’évolution économique, les télécommunications, dont les chiffres sont au vert.

Ainsi, le parc global de la téléphonie a connu une hausse de + 8%, à fin mars 2021, avec + 7,8% pour la téléphonie mobile et + 12,4% pour la téléphonie fixe. L’internet s’est apprécié de + 16%, à fin mars 2021, au lieu de + 14,2%, un an auparavant, pour atteindre, à fin mars 2021, un taux de pénétration de 85,1%, après 74,1%, à fin mars 2020 et 65,6%, à fin mars 2019. En fait, c’est là l’un des principaux secteurs gagnants de la crise sanitaire qui a boosté le processus de digitalisation dans presque tous les secteurs, en particulier les ménages.

Lire aussi | Confédération Nationale du Tourisme. Voici les grands chantiers du nouveau bureau

Avec les résultats des élections du 8 septembre, et l’émergence d’une nouvelle élite politique réformiste plus dynamique, le Maroc pourra disposer d’une meilleure visibilité et entamer solidement et irréversiblement aussi bien la reprise économique que les grandes réformes contenues notamment dans le « nouveau modèle de développement » qui est avant tout un « dénominateur commun » des forces vives de la nation.

 
Article précédent

C24. L’ambassadeur Hilale démystifie le pseudo statut d’observateur de l’Algérie dans la question du Sahara marocain

Article suivant

L'Arabie Saoudite regrette la crise Maroc-Algérie et tente une médiation