Blog de Jamal Berraoui

Mafia ou mauvaise blague ?

Le Ministre de l’Education Nationale accuse un groupe subversif, actif sur le facebook d’avoir voulu déstabiliser le Maroc en utilisant les examens du baccalauréat. L’accusation est grave et El Ouafa annonce de nouvelles révélations dans les jours qui viennent.

Ce que l’on sait c’est que les sujets des examens ont été mis en ligne, quelques minutes après le début des épreuves. Ils ont donc été photographiés dans les salles d’examen, ce que le ministre continue à contester. Quelle est l’utilité d’afficher les sujets sur internet alors que les candidats les ont eu ? Apparemment aucune, ce qui corrobore la thèse de la propagande.

On peut aussi supposer, que des adolescents attardés y ont vu un jeu visant à ridiculiser le discours des officiels qui affirmaient que toutes les mesures avaient été prises et qu’il n’y aurait aucune triche. Or si les sujets se sont retrouvés sur internet, c’est que des élèves ont utilisé leur portable pour les scanner.

La police enquête et on saura bientôt dans quel cas de figure on était. Il est évident qu’il y a eu beaucoup d’émotion chez les élèves et leurs parents et que cela aurait pu avoir des conséquences sur la stabilité. Mais à part quelques heurts, le stratagème, si tel était son objectif n’a pas fonctionné.

Mais il nous faut regarder les choses en face. L’organisation de l’examen du baccalauréat fort coûteuse a impliqué cette année, les forces de l’ordre mobilisées pour assurer la sécurité mais aussi le transport vers l’académie des copies des élèves. Il y avait donc suspicion d’échange des copies après la clôture des examens. Un proviseur a été condamné, sans cette accusation l’année dernière. Une loi est en préparation pour lutter contre la triche. De l’aveu même des autorités le phénomène a atteint des proportions importantes.

Que l’on nous parle de réseaux subversifs, ne peut cacher la triste réalité du délabrement de l’école publique incapable d’organiser un examen irréprochable. Ce n’est pas en durcissant les sanctions qu’on éradiquera le phénomène, mais en reformant en profondeur l’Education Nationale. Subversion ou mauvaise blague, la publication des épreuves du baccalauréat accable le Ministère, l’Administration et les surveillants. Refuser de l’accepter, c’est se condamner à l’inaction et c’est ce que fait El Ouafa qui « innocente les élèves ».

 
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