Economie

Maghreb. Un rêve toujours réalisable

Le rêve maghrébin est indéracinable. Il puise sa force dans la profondeur de la mémoire collective et dans la réalité économique actuelle. C’est aussi un choix politique incontournable, car nécessaire.

Nombreux sont les facteurs qui rapprochent. Et pourtant cette «épine» qu’est le «Sahara Occidental», héritage colonial, n’a fait que du mal à l’ensemble des États de l’Afrique du Nord, sauf aux «marchands d’armes» qui en ont fait un «marché juteux», à entretenir.

La sagesse profonde du Souverain s’est à nouveau exprimée dans le discours du Trône pour dénoncer une situation contraire au droit naturel et au droit international positif, situation incompréhensible pour les nouvelles générations.

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Ce message rappelle la position du Maroc gravée en or dans le préambule de la Constitution marocaine, comme choix stratégique, bien au-dessus des petits calculs conjoncturels : « (…) se fondant sur ces valeurs et ces principes immuables, et fort de sa ferme volonté de raffermir les liens de fraternité, de coopération, de solidarité et de partenariat constructif avec les autres États, et d’œuvrer pour le progrès commun, le Royaume du Maroc, Etat uni, totalement souverain, appartenant au Grand Maghreb, réaffirme ce qui suit et s’y engage : œuvrer à la construction de l’Union du Maghreb, comme option stratégique (…) ». C’est là un choix constant, immuable.

Celles et ceux qui s’attardent à regarder le « rétroviseur » ne peuvent guère avancer. Le coût du non-Maghreb est plus qu’exorbitant. Il ne peut pas être évalué uniquement en points de PIB. Il est d’abord profondément humain. La haine ressemble à ce poison qui détruit d’abord celles et ceux qui l’enfantent. Nombreuses sont les recherches, études, essais qui démontrent que le processus d’intégration maghrébine ne peut que bénéficier à l’ensemble des populations de cette région actuellement exposée à de nombreuses menaces et à de nombreux défis.

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Ainsi, pour certaines institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque Mondiale, le taux de croissance pourrait connaitre une hausse immédiate de 2% en cas d’ouverture des frontières et de libre échange intra-maghrébin. Ce taux pourrait même être supérieur avec un retour à la paix en Libye, déchirée depuis dix ans et livrée à des forces non désintéressées.

L’intégration maghrébine pourrait booster le PIB réel par habitant de 25% à 35%, pour chacun des États concernés. Les dépenses en armement pourraient être affectées à des secteurs prioritaires tels que l’éducation et la santé. Même le secrétariat général de l’UMA, enfant resté rachitique, a évalué la perte due au non-Maghreb, à 2% du PIB. En 2019, la direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère des finances, a produit une étude allant dans le même sens. Dressant l’état des lieux, cette étude décrit la situation des échanges commerciaux intra-maghrébins qui ne dépassent pas 4% des échanges globaux de cette région avec le reste du Monde. Au nord de la Méditerranée, le pourcentage des échanges commerciaux intra-européens est de 70%.

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La sagesse et le pragmatisme devraient l’emporter. Le Royaume du Maroc a réussi à diversifier ses partenariats internationaux surtout dans des domaines stratégiques tels que celui des phosphates. Néanmoins, cette diversification n’est pas un substitut à l’option maghrébine qui a une dimension stratégique. Et, à juste titre, l’étude de la DEPF a conclu que l’intégration maghrébine constitue un facteur puissant capable de libérer un potentiel de croissance et une réelle opportunité pour entamer un processus de convergence économique.

En 2018, les échanges commerciaux du Maroc avec les autres pays de l’UMA ont représenté à peine 2% du commerce extérieur du Royaume, dont 56,3% avec l’Algérie, 23,2% avec la Tunisie, 11,8% avec la Mauritanie et 5,7% avec la Libye. Les exportations du Maroc vers les autres pays de l’UMA ont atteint 1,9% des exploitations globales du Royaume, alors que les importations, en provenance des autres pays de l’UMA, ont représenté 2% du total des importations marocaines.

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C’est là une situation plus qu’anormale. De toute évidence, les pays de l’UMA ont des économies complémentaires. A l’instar de l’expérience de l’intégration européenne qui s’est, au départ, fondée sur le charbon et l’acier, le Maroc et l’Algérie disposent d’un potentiel extraordinaire en combinant le phosphate et le gaz.

Avec la Mauritanie qui dispose du premier gisement de fer dans le monde, le Maghreb peut devenir, en quelques années, une nouvelle puissance régionale en émergence. C’est possible, car la première richesse existe : une population maghrébine jeune et dynamique, aspirant à un avenir meilleur, dans la paix.    

 
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