Economie

Marchands ambulants : l’approche des pouvoirs publics critiqués

Avec des autorisations d’occupation du territoire ou sanitaire, les marchands ambulants exercent le commerce.

T

out le monde n’est pas d’accord sur la même démarche à adopter pour mieux cerner la prolifération des marchands ambulants. Les principaux concernés, eux, ne seraient pas contre l’instauration d’une réglementation en bonne et due forme qui leur donnerait le droit d’exercer le commerce. Ils seraient même prêts à payer, pourquoi pas, un petit quelque chose en guise d’imposition étant donné que déjà, certains d’entre eux donnent des dessous de table pour « exercer » sans être inquiétés en permanence. Pour les départements du Commerce et de l’Industrie ainsi que celui de l’Intérieur, ils sont d’accord sur la mise en place d’une stratégie visant à mieux organiser ce « secteur ». D’ailleurs, l’idée d’un projet pilote est lancée, pour une durée de deux à trois ans, dans une ville avant qu’il ne soit généralisé. Le choix a porté d’abord sur la ville de Kénitra. Il est question de laisser les marchands ambulants travailler dans un espace donné et selon des horaires précis.  Mais pour le président de la Fédération des Chambres de Commerce du Maroc, la démarche n’est pas des meilleures. Pour Driss Houat, il serait plus opportun de lancer simultanément et dans toutes les villes ce genre d’expérience. Il n’y a pas lieu d’attendre. « Du temps s’écoulera pendant cette période test et au bout du compte, on ignore si ce projet aboutira ou pas.

Auquel cas, il faudra penser à nouveau à autre chose. Or, nous ne devons pas perdre de temps ». Tout le monde s’accorde aujourd’hui sur la nécessité de prendre le taureau par les cornes.  Mais les choses évoluent encore lentement. Parfois, des opérations « coup de poing » ont lieu ponctuellement dans certaines villes pour déloger les « ferrachas ». Mais ce n’est pas la solution. Les autorités locales ne doivent pas, d’un côté, accorder des autorisations sanitaires ou d’occupation du territoire, et de l’autre fermer les yeux sur l’exercice du commerce de ces marchands sachant que selon le Code de Commerce, ils n’y sont pas autorisés.  Les marchands ambulants, ont droit, comme tout un chacun, de disposer d’un cadre bien précis pour sortir de la précarité. Dans certains cas, des espaces leur avaient été dédiés dans des marchés centraux, mais ils n’ont pas été séduits, préférant s’installer aux alentours pour être proches de leurs clients. Et c’est là un élément de taille qui fait réagir, entre autres, le président de la Fédération des Chambres de Commerce. Pour lui, si les marchands ambulants prolifèrent, c’est aussi parce qu’il y a une population qui cherche à leur rester fidèle. « Les consommateurs doivent être sensibilisés sur le sujet ». Driss Houat ajoute que parmi les solutions, les pouvoirs publics peuvent par exemple intervenir en amont, lorsqu’il est question de la vente des produits et légumes. « Il y a une mauvaise distribution. Les marchés de gros sont désorganisés ». Il souligne également que parmi les pistes à explorer, celle de l’urbanisme économique et commercial fait défaut dans les villes. Cette donnée doit être intégrée dans les plans à élaborer. 

 
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