Automobile

Marché automobile 2020 : le bilan n’est pas si sombre selon l’AIVAM

Une conférence digitale, compte tenu du contexte sanitaire actuel pour dévoiler son traditionnel bilan commercial de fin d’année, tel a été l’objectif de lAssociation des Importateurs de Véhicules Automobiles au Maroc (AIVAM) à l’attention de la presse nationale. L’occasion pour les membres de l’Association de revenir plus en détail, avec chiffres et analyses à l’appui, sur l’exercice commercial 2020 et de livrer quelques-unes de leurs appréciations sur leurs prévisions futures.  

Une croissance de marché de l’ordre de 5 à 6%, un retour de la subvention taxi et un Salon automobile programmé pour dynamiser le secteur, tels étaient les souhaits formulés par les opérateurs automobiles via l’AIVAM en janvier dernier. C’était sans compter sur la pandémie de la Covid-19 qui a rebattu les cartes de bon nombre de secteurs économiques cette même année, dont l’automobile qui, du reste, a payé un lourd tribut.

Durant la période de confinement dans le Royaume (de mars à juin 2020), les ventes se sont littéralement effondrées de 80 à 90%. Certes, au sortir du confinement, le secteur s’est tout de même relevé, un rebond du reste insuffisant ayant conduit à une tendance négative en fin d’année dernière estimée à -19,65%. Toujours est-il que l’AIVAM par la voix de son Président Adil Bennani a cependant relativisé l’exercice commercial global à fin 2020, compte tenu du contexte ambiant. «Je dirais que cela a été moins dramatique que ce que nous envisagions», a-t-il précisé.

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Selon les chiffres de l’AIVAM, 133 308 véhicules neufs ont été écoulés à fin 2020 (contre 165 918 voitures vendues à fin 2019) ; soit un différentiel de 32 610 véhicules en moins. «Effectivement, le bilan n’est pas aussi sombre que ce que l’on pourrait le croire», s’est exprimé durant cette conférence Khalid Kabbaj. Et l’Administrateur secrétaire général de l’AIVAM d’expliciter son propos : «ce différentiel équivaut à moins de trois mois de ventes, ce qui correspond globalement à la période du confinement».

Faut-il préciser que cette tendance baissière du marché automobile dans le Royaume a impacté à quelques rares exceptions, l’ensemble des opérateurs, qu’il s’agisse des marques généralistes et premiums. Dans le détail, certains segments, au rang desquels, les  SUV, les citadines, voire les monospaces (sous l’effet du renouvellement de la prime liée aux taxis) ont tiré favorablement leur épingle du jeu. Il faut dire également que tout au long de l’année, les importateurs automobiles ont rivalisé d’offres promotionnelles en tout genre, des actions commerciales qui ont contribué manifestement à une dynamique en termes de volumes de ventes.

De façon plus détaillée, le segment des voitures particulières s’est acquitté au cumul de 116 983 unités vendues, soit un repli de -21,06%. Si Dacia conserve toujours sa position de leader du marché des véhicules particuliers avec 36 548 immatriculations au global, la marque franco-roumaine enregistre une baisse de -17,36%. Elle est suivie par Renault qui totalise 14 235 immatriculations, soit un recul de -34,32%. La troisième marche du podium échoit à Hyundai qui a écoulé 8 441 voitures, soit une baisse de -15,05%. À noter la belle performance d’Opel qui a enregistré 46,59% de progression au cumul par rapport à 2019. Il en est de même pour Kia dont la progression se chiffre à 39%.

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Le segment des véhicules prémium n’a pas été épargné. Mercedes a effectué 2 163 immatriculations, soit une baisse de -23,54%. L’importateur de la firme à l’étoile est suivi de près par BMW avec 2 022 unités vendues au cumul, soit une baisse de -22,20 %. Quand à Audi, elle a cédé 1 718 véhicules, soit une baisse de-21,73%.

La baisse s’est également fait sentir, mais de façon moins prononcée, sur le segment des véhicules utilitaires légers avec un recul de -7,88%. DFSK clôture son exercice commercial 2020 de fort belle manière avec 3 256 véhicules écoulés, soit une hausse de 66,46%. La marque chinoise commercialisée par Africa Motors (Groupe Auto Hall) devance Renault (2 325 immatriculations, en recul de -9,43%). C’est Ford qui s’adjuge da troisième place du podium avec 1 859 unités écoulées, soit un recul de -28,77%.

Quid de cette année 2021 ? De l’avis des membres de l’AIVAM, il y a eu manifestement un avant et un après Covid-19. «Comme vous vous en doutez, la fréquentation dans nos showrooms respectifs a baissé compte tenu de la crise sanitaire», explique Adil Bennani. Et de poursuivre : «tout le travail de présélection auquel s’adonnait le client en se déplaçant dans nos showrooms pour choisir son véhicule, se fait désormais pour beaucoup via le digital. Ce qui a nécessité de notre part une adaptation rapide à ces moyens de communication digitaux, notamment à l’attention de nos services commerciaux et techniques. Il en est de même pour notre force de vente qui doit s’adapter à cette nouvelle donne et à ses nouveaux profils de clients très connectés», conclut le patron de l’AIVAM.  

Reste que l’Association table globalement sur un volume de vente qui devrait avoisiner les 150 000 unités à fin 2021… en espérant que rien de rédhibitoire ne puisse venir perturber le marché. «Wait and see !»

 
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