Blog de Jamal Berraoui

Maroc-Algérie : Si on bannissait l’autisme ? par ( Jamal Berraoui )

J’ai lu l’interview du Ministre des Affaires Etrangères algérien sur les colonnes de « Jeune Afrique », je suis, bien entendu, les différentes déclarations de Mezouar, notre Chef de la Diplomatie, j’en conclus qu’on n’est pas sortis de l’auberge. La période des vacances est propice aux grands chamboulements, je vous propose une réflexion commune permettant une nouvelle lecture.

Je doute fort qu’il existe parmi les responsables algériens quelqu’un de sensé qui croit réellement en l’avènement d’un Etat Sahraoui qui couperait le Maroc de l’Afrique. Pour y arriver il faudrait une défaite militaire du Maroc, écrasante, le ramenant à l’âge de pierre. Et ce n’est pas dit, parce que les marocains sont capables de se défendre pendant des siècles avec des pierres. Il n’y a aucun algérien acceptant de mourir pour la RASD, nous sommes des millions prêts à nous sacrifier pour l’intégrité territoriale.

Il fut un temps où l’Algérie proposait de « neutraliser » l’affaire du Sahara, le Maroc a refusé, c’était une erreur. Aujourd’hui à Alger, ils dépensent de l’énergie, de l’argent pour contrer l’avancée marocaine en Afrique. C’est tout simplement dément !

Au Maroc et en Algérie, nous sommes confrontés aux mêmes problèmes, dont la résolution serait plus simple si les relations étaient normalisées. Sur le plan sécuritaire, il est évident que les deux pays font face aux mêmes menaces et qu’il serait judicieux qu’ils collaborent plutôt que de se livrer à une guerre des services.

Mais on peut aller beaucoup plus loin. L’Algérie et le Maroc ont eu à un mois d’intervalle à déplorer des morts à cause de l’habitat insalubre. Les deux pays, bien que leurs modèles économiques soient différents, ont les mêmes déficits sociaux. La fermeture des frontières coûte à chacun d’entre eux entre 1 et 2 points de croissance. Cela fait vingt ans que cela dure, c’est de l’irresponsabilité.

La question amazigh menace fortement l’unité de l’Algérie, on l’a vu à Ghardaya, elle est prégnante au Maroc, or elle n’est soluble que dans un grand ensemble offrant la profondeur nécessaire à l’expression de l’identité plurielle qui caractérise les deux nations.

La raison voudrait que l’affaire du Sahara soit neutralisée puisque l’ONU s’en charge, et que nous savons tous que cela va durer longtemps. Dans l’intérêt des deux peuples il faut normaliser les relations, agir en adulte c’est-à-dire employer la raison et non les passions. Le choc entre les deux nationalismes exacerbés a duré trop longtemps, produit trop de dégâts. Il est urgent que cela cesse !

 
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