Entreprises & Marchés

Maroc-Brésil : Sur la piste d’un accord de libre-échange

Une dizaine d’entreprises brésiliennes en prospection au Maroc.Objectif affiché: dénicher de nouveaux secteurs d’investissement.« 

Le Brésil est en prospection au Maroc. Le géant de l’Amérique latine, septième puissance économique mondiale, entend diversifier ses échanges avec le Royaume à travers la mission d’affaires, organisée du 2 au 5 décembre. Initié par l’Agence chargée de la promotion des exportations brésiliennes, l’Apex-Brasil, en partenariat avec la CGEM et la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Casablanca, cet événement a pour but d’accroître le flux des échanges commerciaux entre le Brésil et le Maroc. Principal partenaire économique du Royaume en Amérique latine, Brasilia représente le troisième client du Maroc avec environ 11 milliards de dirhams, soit 5,9% de ses exportations globales. Les importations marocaines du Brésil, constituées entre autres de sucre, maïs, huile de soja se sont situées à plus de 8,73 milliards de dirhams, ce qui représente une part de 2,3% dans le total des achats à l’étranger de notre pays. Notons que de janvier à octobre 2013, le Maroc a été le sixième plus important acheteur de produits brésiliens. Brasilia, de son côté, importe du Maroc les engrais naturels et chimiques (qui représentent 87% de ses importations) pour l’équivalent de 8 milliards de dirhams l’année dernière. Selon l’ambassadeur brésilien à Rabat, Frederico Estrada Meyer, le Brésil importe, depuis quelques années, des pièces d’avions du Maroc à hauteur de 7 millions de dollars chaque année. Mais l’heure de la diversification a sonné ! «Il faut qu’on aille encore au-delà. Nous devons diversifier et élargir la liste de nos échanges», a déclaré Ricardo Shaefer, le Vice-ministre du Développement de l’Industrie et du Commerce Extérieur du Brésil, dans son discours inaugural.

Frederico Estrada Meyer, ambassadeur du Brésil au Maroc et Ricardo Schaefer, vice-ministre brésilien du développement de l’Industrie et du Commerce extérieur.

Identifier de nouveaux secteurs d’investissement

Les secteurs de la construction, des équipements agricoles, des industries agroalimentaires et pharmaceutiques suscitent l’intérêt des entreprises brésilennes ayant fait le déplacement de Casablanca. Le secteur des services financiers n’est pas non plus en reste, mais pour le moment ce volet n’est pas prioritaire. Soulignons que le Brésil a déjà des investissements au Maroc dans plusieurs secteurs, comme celui du ciment à travers la société CIMPOR, dans l’hôtellerie à Marrakech, le textile etc. Cependant, il faut passer à une vitesse supérieure afin d’équilibrer la balance commerciale, qui est en défaveur du Brésil à hauteur de 200 millions de dollars. Ricardo Shaefer, qui représente l’exécutif brésilien, a évoqué une ouverture de dialogue sur la signature d’un accord de libre échange avec le Maroc. De même, il a assuré que son pays est disposé à faire le nécessaire pour également favoriser la signature d’un accord de libre échange avec le Mercosur, une communauté économique regroupant plusieurs pays de l’Amérique latine. Le Brésil compte faire du Maroc une plateforme d’entrée sur le marché subsaharien. «Nous souhaitons profiter des accords signés par le Maroc avec les pays africains, européens y compris les Etats-Unis, pour inciter les entreprises brésilennes à investir au Maroc. Nous allons proposer au gouvernement marocain un accord de coopération en vue de faciliter les investissements. Cela permettra à nos hommes d’affaires de profiter de la position stratégique du Maroc comme plateforme d’entrée sur le marché africain, mais aussi sur le marché européen et celui du Moyen-Orient», a précisé le Vice-ministre brésilien du Développement et du Commerce Extérieur. Par le biais des rencontres BtoB, entrepreneurs marocains et brésiliens ont eu l’occasion de s’enquérir des opportunités à saisir des deux côtés. Cette mission d’affaires tombe à point nommé, car le Maroc, hub régional, a un rôle à jouer dans les ambitions clairement affichées du géant de l’Amérique latine sur le continent africain. A titre d’exemple, la banque brésilienne BTG Pactual a, récemment, dévoilé la création d’un fonds d’investissement en Afrique d’un milliard de dollars qui serviront principalement à des projets dans les domaines énergétique, agricole ou encore des infrastructures. Le Royaume, qui est un partenaire stratégique sur le continent, entend bien mettre en avant ses atouts pour capter une part des investissements brésiliens. «Nous voulons vous servir de porte d’entrée sur le marché africain», a réitéré Ali Benahmad, directeur du Pôle International du groupe Attijariwafa bank, qui jouit d’une forte présence en Afrique.  

 
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