Enseignement

Maroc. La ruée surprise des jeunes vers le métier d’enseignant du primaire

Les nouvelles modalités de recrutement des enseignants du primaire, imposées par le ministre de l’Education nationale, avaient suscité une grande polémique. Alors qu’on notait une désaffection de plus en plus accrue pour ce métier d’enseignant, ce nouveau modèle de formation initiale des enseignants qui sera mis en œuvre dès cette rentrée, les jeunes marocains se bousculent au portillon des universités pour le cycle de licence en éducation.

Chakib Benmoussa est en train de réussir son pari. Outre sa décision de plafonner à 30 ans le recrutement des enseignants du primaire et que dorénavant seuls les bacheliers auront accès au métier, les futurs professeurs des écoles et autres travailleurs du secteur public devront directement suivre des études en faculté pour obtenir une licence en sciences de l’éducation, au bout de trois ans. Ils devront ensuite poursuivre leurs cursus dans les centres de formation régionaux, et ce en deux étapes. Une formation complémentaire de six mois leur sera d’abord administrée, avant de faire une année supplémentaire de qualification pour devenir cadre des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF).

L’année dernière, ces nouvelles modalités de recrutement des enseignants et des cadres administratifs imposées par le ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement primaire et du Sport, notamment ceux fixant l’âge maximum pour passer le concours des enseignants des AREF à 30 ans avaient suscité une grande polémique. Mais Benmoussa est resté inflexible, défendant mordicus les nouveaux critères de sélection. Pour le ministre qui a affirmé sa volonté de valoriser la profession, de la défendre, de favoriser son attractivité et de rehausser les profils du secteur de l’enseignement, il s’agit de mesures indispensables pour jeter les bases d’une école de qualité.

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Actuellement, les lauréats des filières des sciences de l’éducation ne dépassent pas 1400 par an. Ce n’est pas suffisant vu les besoins du secteur public, mais aussi du privé.

Rien que pour cette année, les AREF recruteront 20.000 nouveaux enseignants à partir du mois d’octobre prochain, contre 15.000 l’année dernière. Ceux-ci entameront leur travail à partir de l’année scolaire 2023-2024. Le concours de recrutement de ces enseignants-cadres des académies sera lancé à partir du mois d’octobre 2022. L’objectif est de laisser un temps suffisant à ces enseignants pour intégrer les Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation et y poursuivre leur formation sur le plan pratique. Ce nouveau recrutement a pour objectif de «renforcer les ressources humaines du ministère et réduire les situations d’encombrement des classes», selon le ministère.

1000 DH par mois et la garantie d’un emploi à la sortie à la sortie de l’université

Mais pour le Département de Benmoussa, le nouveau modèle de formation initiale des enseignants annoncé l’année dernière sera mis en œuvre dès cette rentrée avec le développement de la Licence en sciences de l’éducation, qui deviendra la voie privilégiée d’accès au métier d’enseignant. Pour ce faire, le ministère de l’Education nationale a travaillé avec le ministère de l’enseignement supérieur pour renforcer l’attractivité de ces filières, organiser la présélection et augmenter le nombre des étudiants qui vont intégrer les Facultés des sciences de l’éducation à 18.000 par an puis 19.000 lauréats.

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Alors qu’on notait clairement une désaffection de plus en plus accrue pour le métier d’enseignant, tel ne semble plus être le cas avec le nouveau modèle de formation qui attire des dizaines de milliers de jeunes marocains qui ont manifesté leur désir de se lancer dans une carrière d’enseignant du primaire.

En effet, contrairement aux années précédentes, c’est la ruée sur le cycle de licence en éducation (CLE) qui affiche des records de préinscriptions 2022-2023. La plateforme électronique dédiée au concours www.cursussup.gov.ma/le du ministère de l’Enseignement supérieur qui a ouvert les préinscriptions du 22 juillet au 31 août 2022, en vue de l’opérationnalisation de la réforme pédagogique globale, a enregistré des dizaines de milliers de candidatures par filière. Le primaire arrive largement en tête surtout que tous types de baccalauréat y sont acceptés. Il faut dire que le nouveau modèle proposé par Benmoussa est très attractif. En effet, outre le fait que ce cycle aspire à former une nouvelle génération d’enseignants aux caractéristiques élevées, les étudiantes et les étudiants inscrits dans le CLE bénéficient d’une indemnité mensuelle de 1.000 DH en contrepartie de la réalisation de travaux pédagogiques au profit d’un établissement d’enseignement durant la période de formation. A cela s’ajoute la garantie d’un emploi à la sortie vu les besoins énormes du secteur. Si les résultats des préinscriptions devaient être annoncés le vendredi p septembre, le concours oral, lui, est prévu pour le lundi 12 septembre.

 
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